Et qu’en est-il des collèges de Staël et Georges-Duhamel ? Ces questions agitent la fédération de parents d’élèves FCPE et les syndicats d’enseignants Unsa et Snes. En fin de semaine dernière, dans la liasse de papiers de rentrée distribuée dans certaines classes par les professeurs de ces établissements du XV e, s’est glissée une invitation à rejoindre l’aumônerie catholique du quartier. À l’intérieur de l’enveloppe cachetée, un prospectus proposait de « l’aide aux devoirs […] des activités culturelles, de l’aumônerie et des activités religieuses ».

« Ce n’est pas la première fois que l’Eglise pénètre les établissements publics », regrette Hervé-Jean Leniger, l’administrateur national de la FCPE. « Il n’est pas acceptable qu’on demande aux enseignants de distribuer ces documents », tempête de son côté Thierry Ananou, secrétaire académique du Snes. Son syndicat a saisi le rectorat.

A l’aumônerie Pasteur-Buffon, Marguerite Niel, la responsable du patronage, confirme avoir livré des cartons d’enveloppes dans ces collèges mais « avec l’accord des chefs d’établissement ». « C’est complètement légal », assure-t-elle. Marie-Hélène, une mère d’élève qui se dit « plutôt chrétienne » ne voit « pas vraiment le problème » : « L’aumônerie propose de supers activités périscolaires aux enfants. » En revanche, pointe-t-elle, « si on accepte que les catholiques entrent dans les écoles, on peut attendre que d’autres religions soient représentées. » Une idée qui ferait presque s’étouffer Eric, un père d’élève : « Vous imaginez le tollé si le recteur de la mosquée de Paris avait reçu le feu vert pour distribuer aux lycéens des invitations à lire le Coran ! »

Line Charpenet, mère d’un collégien de Staël et professeur à Buffon où elle est aussi déléguée Unsa, réclame, elle, une « laïcité intangible ». Et de citer Victor Hugo : « L’Eglise chez elle et l’Etat chez lui. »

Au rectorat, on reconnaît du bout des lèvres que les prospectus de l’aumônerie catholique font partie « du kit de rentrée dans certains établissements », tout en rappelant qu’autrefois, ces aumôneries étaient implantées à l’intérieur même des lycées historiques de Paris : Buffon, mais aussi Henri-IV, Janson-de-Sailly, Victor-Duruy ou encore Louis-le-Grand.

source : par Céline Carez

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http://www.leparisien.fr/milibris/liseuse/LeParisien/?type=le-parisien-cahiers&date=20140917&dpt=75