CITE DU VATICAN, 28 fév 2006 (AFP) – L’Eglise catholique a dit mardi vouloir disputer aux sectes l’évangélisation des tziganes, une population partout méprisée et discriminée qu’elle reconnaît avoir elle-même longtemps négligée.

Les tziganes ont été "souvent abandonnés par les hommes, mais non par Dieu", souligne un texte du Vatican. Les Etats ont aujourd’hui la responsabilité de mettre en oeuvre des projets pour leur garantir des conditions de vie dignes, mais leur accueil constitue aussi "un défi" pour l’Eglise, ajoute-t-il.

Les "orientations pour une pastorale des tziganes" publiées par le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, un organe du Vatican, constituent le premier document global de l’Eglise sur la situation des tziganes.

Il veut "secouer la conscience des catholiques" face aux "discriminations" et au "mépris" encore subis par les tziganes. Il constitue aussi un cri d’alarme face à la progression des sectes parmi ces populations où "la religiosité occupe une place importante".

"Il faudra faire tout le possible pour que les tziganes ne tombent pas dans le piège des sectes", insiste le Vatican.

Depuis le milieu du 20ème siècle, des dizaines de milliers de tziganes ont abandonné l’Eglise catholique dont ils se sentaient rejetés, attirés par des courants évangélistes protestants qui acceptaient plus facilement leur culture et leur religiosité.

Le Vatican reconnaît qu’il faut "faire une distinction minutieuse entre les confessions chrétiennes et les sectes ou les +nouveaux mouvements religieux+" qui "ne se présentent pas comme des réalités ecclésiales authentiques".

Mais il souhaite que l’Eglise catholique sache elle aussi s’adapter à la culture tzigane, sans pour autant "légitimer chacun de ses aspects".
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