En présentant mercredi son rapport annuel, Georges Fenech, président de la Miviludes en a souligné “la dimension inédite: l’enquête sur le phénomène apocalyptique a été menée aux Etats-Unis, en Russie, en Australie, au Japon et dans treize pays européens. Cela, compte tenu des ramifications des sectes dans le monde”.

Mais, il a également rappelé la difficulté grandissante qu’il y a à contrôler ces messages “anxiogènes” qui pullulent sur les réseaux sociaux, constituant une “emprise mentale virtuelle”.

En témoigne l’histoire édifiante de “Flot-Rah”. Par le seul biais de messages électroniques, le gourou québécois de la “Conscience luminique de la maison de Sananda”, groupe New Age, avait persuadé ses adeptes qu’elles vivaient “une relation divine”.

Cela leur permettrait, “en élevant leur taux vibratoire, d’entamer une ascension pour naître dans un vaisseau de lumière et quitter ce monde pour un nouvel univers”, assurait-il. L’emprise était telle que plusieurs de ses disciples avaient pris leurs dernières dispositions testamentaires et funéraires.

Au Canada, les autorités canadiennes ont fermé son site internet et en France, une enquête préliminaire est ouverte pour provocation au suicide. D’où la nécessité, selon la Miviludes d’une coopération internationale.

Mais aux Etats-Unis, le traitement de la question des mouvements à caractère sectaire reste très limité, en raison de la prééminence de la liberté de culte et d’expression. Les mouvements millénaristes ou apocalyptiques fleurissent.

Au Texas, le chef de la “House of Yahweh”, Yisrayl Hawkins, et ses adeptes attendent, armés dans un camp à Abilene, “la destruction du monde”.

Au nord de cet état, le Culte des objets volants non identifiés de Tchachapi (Tchachapi ufo cult), groupe millénariste opérant également au Canada, en Suisse et au Liechtenstein, est considéré comme un mouvement à haut risque pour les suicides collectifs.

Si, Elohim City, groupe armé fondamentaliste attend l’apocalypse, en Oklahoma, la Living Church of God, tout autant millénariste, diverge sur la date de la fin des temps.

En Espagne, des survivalistes construisent un bunker dans la sierra de Madrid et on parle d’un autre abri en Andalousie pour se protéger du 21 décembre 2012. Les messages de fin du monde se multiplient en Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie, mais épargnent pratiquement toute la Scandinavie.

Tel n’est pas le cas de la Russie et du Japon, où selon plusieurs groupes, les catastrophes récentes ne seraient que des signes précurseurs d’un plus grand bouleversement.
Source : AFP 15 juin 2011 par Annick BENOIST