Pierre-Etienne Albert comparaît mercredi devant le tribunal correctionnelle de Rodez pour 38
agressions sexuelles sur des enfants. Durant des années, ce religieux qui allait d’abbaye en abbaye pour chanter l’amour du Seigneur, s’en prenait passage aux fillettes et aux garçons qui vivaient au sein des Béatitude, cette importante communauté qui accueille des familles.
L’affaire a éclaté en 2007. A l’Abbaye de Bonnecombe dans l’Aveyron, un fidèle de cette structure qui soupçonne ce religieux de pédophilie parvient à recueillir ses lourds aveux. Frère Pierre-Etienne s’effondre, avoue cette longue vie cachée commencée dès 1986 et évoque une cinquantaine de victimes. La justice est alors saisie.
«Refondation spirituelle et structurelle»
L’enquête fera apparaître par la suite la responsabilité des dirigeants de la communauté. Ce religieux pédophile avait plus d’une fois alerté ses supérieurs de ses penchants. De terribles confessions qui n’ont jamais eu de suites. Pour le procureur de Rodez, interrogé par Le Figaro, quatre ancien responsables auraient dû aujourd’hui se trouver sur le banc des prévenus : «Au vu du dossier, il y avait matière à poursuivre ces personnes s’il n’y avait pas eu prescription des faits», indique Yves Delperié.
Pierre-Etienne Albert sera donc seul à la barre pour répondre de ses actes. Ce scandale qui a éclaboussé la réputation de la communauté a été suivi d’autres agissements plongeant les Béatitudes dans la tourmente. Le fondateur, Gérard Croissant, appelé Ephraïm, a été exclu de son propre groupe religieux l’année suivante. «Ce dernier a reconnu des graves manquements à son devoir en matière sexuelle, en particulier avec des soeurs», indique les Béatitudes dans un communiqué. Le beau-frère du fondateur a lui aussi été poussé à la porte après des agissements répréhensibles. Dès 2007, le Vatican a imposé à cette importante structure religieuse présente en France et à l’étranger «un impératif de refondation spirituelle et structurelle».
Source : LE FGARO Par Angélique Négroni