Un coup de tonnerre qui n’allait pas rester sans réponse. Le week-end dernier, Going Clear : Scientology and the Prison of Belief était présenté à Sundance. Ce film du réalisateur Alex Gibney offre une plongée dans l’univers opaque de l’Eglise de Scientologie avec des témoignages stupéfiants.

Parmi eux, celui de Mark Rathbun, un ancien lieutenant de l’Eglise qui révéle qu’il a mis l’actrice Nicole Kidman sur écoute à la demande de Tom Cruise et David Miscavige, le tout-puissant patron de la Scientologie. “J’étais là pour faciliter la rupture (du couple, ndlr)”, dit Mark Rathbun dans le film.

{{Des encarts publicitaires dans le New York Times, pour démonter le film}}

Mais l’Eglise, ulcérée par ce témoignage entend bien sauver les apparences et est actuellement en train de procéder à une offensive médiatique pour décrédibiliser le témoignage de Rathbun et plus largement, le film de Gibney. Peu de temps avant la diffusion du documentaire à Sundance, à la mi-janvier, l’Eglise s’était offert des encarts publicitaires dans le New York Times, entre autres, pour expliquer que le film de Gibney était un tissu de mensonges et portait de fausses accusations.

Ad by Church of Scientology trying to discredit HBO and Gibney is absolutely bonkers. NYT today pic.twitter.com/yjtCPaP9YH

Dans cet encart publicitaire, l’Eglise explique qu’elle “a des preuves documentées qui révèlent que le film de Gibney est un tissu de mensonges, que les témoignages sont les oeuvres de personnes s’étant rendues coupables de parjures et d’anti-scientologie ayant quitté la secte il y a des années”. Elle confie également qu'”à douze reprises, Gibney et HBO ont refusé les propositions de rencontre avec des dirigeants de l’Eglise qui avaient des informations de première main”.

{{Le communiqué de l’Eglise de Scientologie
Mark Rathbun ? Un “dangereux psychopathe”
}}
Aujourd’hui, c’est dans un communiqué adressé au site Internet TMZ.com, que l’église passe à l’attaque contre Rathbun. D’après un porte-parole, le témoignage de Mark Rathbun ne peut être pris au sérieux. Selon lui, l’homme aurait menti sous serment au sujet de l’église, lors d’un procès et se serait rendu coupable d’obstruction à la justice. Selon TMZ, l’homme aurait effectivement menti mais pour protéger l’Eglise de Scientologie et cacher ses méfaits. D’ailleurs, dans sa déposition, l’homme reconnaît avoir fait obstruction à la justice “en tant qu’agent de la scientologie”, dit-il.

Sur le terrain 2.0, l’Eglise de Scientologie a également entamé un campagne extrêmement violente. Elle a créé un compte Twitter, @FreedomEthics. Un compte twitter pour dénoncer et “prendre une position ferme contre la diffusion et la publication de fausses informations, selon la biographie du compte. Chaque tweet s’apparente à une attaque personnelle envers Alex Gibney et tous ceux qui ont témoigné dans ce film. Relié au compte Twitter, le site Freedom Mag attaque un à un les principaux intervenants du film. Mark Rathbun y est dépeint comme “un dangereux psychopathe”, Paul Haggis, réalisateur et ancien membre de la Scientologie durant 35 ans, est quant à lui, “un hypocrite hollywoodien”… Une pratique courante pour l’Eglise de Scientologie.

On se souvient qu’en 1991, après la parution d’une enquête intitulée “Le culte prospère de la cupidité et de l’énergie”, l’Eglise avait répondu par une campagne de relations publiques à coups de millions de dollars et trainé le magazine en justice pour diffamation. Une affaire… classée sans suite.

source :metronews.fr du 2 février 2015 par
AMANDINE REBOURG