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{{Le Devoir}} 27 février 2010

Jeune Français élevé dans un milieu très catholique, Bruno Devos a été membre de l’Opus Dei, principalement de 1995 à 2007, en Pologne. À titre de «numéraire» de cette organisation, il aurait eu accès à des documents réservés aux responsables (règlements internes, écrits inédits du fondateur) qui, selon lui, illustrent le caractère sectaire du mouvement.

Il les présente dans La Face cachée de l’Opus Dei. Documents secrets: les vérités qui dérangent (Les Presses de la Renaissance, Paris, 2009), un essai au style fastidieux, mais au contenu informatif.

Devos évoque l’«atmosphère de secret» entretenue par l’organisation, son culte de la soumission au fondateur, Josémaria Escriva de Balaguer, qui prend plus de place que la dévotion au Christ, et son obsession du contrôle de ses membres, privés d’amitié et de relations sociales personnelles, pressés comme des citrons et souvent psychologiquement épuisés. «Je me suis aussi rendu compte, écrit Devos, que les méthodes employées par l’Opus Dei s’apparentent à celles employées par les sectes. C’est un système fermé, totalitaire, qui coupe ses membres du monde et écrase ses détracteurs au nom de Dieu.»

Son expérience au sein de l’organisation l’amène à conclure que, «si l’Opus Dei est tolérée, c’est probablement parce que l’apparence qu’elle présente aux responsables de l’Église est radicalement différente de ses pratiques réelles». On souhaite presque que ce soit le cas, puisque le contraire — une tolérance en toute connaissance de cause — voudrait dire que l’Église s’accommode d’une dérive sectaire.