PARIS, 28 juin 2011 (AFP) – Parfois surnommée “l’Oeuvre” ou “la pieuvre de Dieu”, l’Opus Dei est une puissante organisation conservatrice catholique fondée en 1928 à Pampelune, en Espagne, par Jose Maria Escriva de Balaguer.

L’Opus Dei (Oeuvre de Dieu, en latin), qui compte plus de 80.000 membres à travers le monde dont 1.600 en France, essentiellement des laïcs, a joué un rôle politique majeur en Espagne dans la période du franquisme et de l’après-franquisme. Elle est implantée principalement en Europe et en Amérique Latine.

Si d’autres groupes conservateurs ont bénéficié de l’appui de Jean Paul II, l’Opus Dei est le seul à qui le pape défunt a accordé en 1982 le statut – unique dans l’église catholique – de Prélature personnelle.

L’Opus Dei est ainsi devenu un diocèse sans territoire, régi à la fois par le droit canon et ses propres statuts et ne rendant compte qu’au pape.

En 2002, Jean Paul II a même canonisé Jose Maria Escriva de Balaguer, 27 ans seulement après sa mort. Quatre ans plus tôt, il avait accordé à l’Oeuvre une université théologique à Rome, placée au même niveau que la prestigieuse université grégorienne tenue par les jésuites.

De tels signes de confiance donnent à l’Opus Dei des arguments pour rejeter les étiquettes d’organisation manipulatrice, secrète ou sectaire qui lui sont apposées, même de l’intérieur de l’Eglise catholique.

Les membres de l’Opus Dei sont encouragés à rechercher la perfection spirituelle dans leur vie quotidienne et dans leur travail. Les “numéraires”, le noyau dur de l’organisation, sont recrutés dans les milieux cultivés et éduqués et incités à occuper un rôle important dans leur domaine. Ils font voeu de chasteté et d’obéissance, pratiquent parfois la mortification corporelle (flagellation) et vivent en communauté selon des règles strictes avec d’autres membres de “l’Oeuvre”.

Dans le passé, des évêques s’étaient inquiétés du prosélytisme agressif de l’Opus Dei sur les campus universitaires et de ses entreprises pour couper les adeptes de leur famille.

Tout en se présentant comme une organisation de laïcs, l’Opus Dei compte ses propres prêtres qui accompagnent spirituellement les membres.

Selon les observateurs du Vatican, l’Opus Dei est le seul groupe organisé suffisamment influent pour jouer un rôle durant le conclave.

Le livre fondateur de l’Opus Dei intitulé “Camino” est formé de 999 maximes spirituelles.

L’Oeuvre avait été éclaboussée par les projecteurs en 2005 avec la sortie du best-seller de Dan Brown, “Da Vinci Code”, dans lequel un évêque de l’Opus Dei commandait à un moine de l’organisation (qui ne compte pas de moines) de commettre des meurtres.