S’ils ont obtenu de la justice que soit détruite l’immense statue de 33 mètres de haut à l’effigie du « messie cosmoplanétaire » Gilbert Bourdin, la bataille juridique se poursuit toujours.
En effet, le 16 avril 1992, Michel Carle, alors maire de Castellane, délivrait à l’association cultuelle du temple pyramide, un permis de construire afin d’ériger un gigantesque temple de 8 000 m² et de 33 mètres de hauteur. L’association et les époux Domenge, des agriculteurs qui vivent au pied des statues du Mandarom, ont saisi de tribunal administratif de Marseille afin de faire annuler le permis de construire et le recours fut rejeté le 24 juin 1993, puis accueilli le 20 décembre 1994, date à laquelle le permis de construire fut annulé par la Cour administrative d’appel de Lyon.
L’association cultuelle du temple pyramide introduit alors un pourvoi en cassation devant le Conseil d’Etat qui confirma l’annulation. Pourtant, sans attendre le jugement final, le Mandarom procéda à d’importants affouillements et fondations sur un pan de montagne de la Baume et, à coup de bulldozers, traçait une piste qui devait conduire au futur temple pyramide. Pourquoi tant d’acharnement à vouloir construire ce temple pyramide ? Tout simplement parce que Gilbert Bourdin avait déclaré à ses fidèles de son vivant : « Je pourrai me réincarner après ma mort, mais à condition que vous ayez construit le temple pyramide d’abord… »
Une nouvelle procédure était donc engagée par l’association et les époux Domenge afin d’exiger la remise en état des lieux saccagés et obtenaient une allocation de 137 000 euros. Appel de cette décision, confirmation du jugement par la cour d’appel d’Aix-en-Provence en 2003 et pourvoi en cassation. Par un arrêt en date du 26 janvier 2005, la cour de Cassation renvoyait les parties devant la cour d’appel de Grenoble.
Cette dernière jugeait, le 6 novembre 2007, que les travaux entrepris étaient illégaux et confirmait l’existence d’un préjudice résultant de la dégradation du site au préjudice des époux Domenge et de l’association de protection des sites du Verdon. Nouveau pourvoi en cassation du temple pyramide et de l’association du « Vajra Triomphant » et nouveau rejet du pourvoi. « Entre temps, pour échapper aux condamnations, l’association du Vajra Triomphant a fait donnation de ses biens fonciers à une fondation résidant au Liechtenstein, la fondation « Sa Sainteté le Seigneur Hamsah Manarah », précise le président Robert Ferrato. Et son association a alors diligenté une procédure contre cette fondation au Liechtenstein afin de faire citer devant la cour de Grenoble son dirigeant, un certain avocat du nom de Gabriel Marxer. »
Voilà résumé ce procès fleuve qui dure depuis plus de vingt ans désormais. Est-ce pour autant la fin de l’histoire ? Il n’y a rien de moins sûr…
source : Roberto FIGAROLI
http://www.laprovence.com/article/actualites/2660610/la-bataille-juridique-se-poursuit-entre-le-mandarom-et-r-ferrato.html