Il rappelle que depuis sa création en 2006, l’OCRVP était chargé de la lutte contre les dérives sectaires. Mais cela restait marginal dans une activité « essentiellement axée sur les affaires criminelles classiques ». Dès 2007, Frédéric Malon constatant « qu’il y avait un vrai besoin » puisqu’il n’existait pas de service spécifique, a spécialisé un petit groupe sur la question des sectes. L’année 2009 voit donc le passage « à la vitesse supérieure » puisque le groupe, constitué de six enquêteurs à temps plein, ne traitera que des affaires de type sectaire. La CAIMADES aura d’abord une mission d’assistance aux victimes et il sera fait éventuellement appel à un réseau de psychiatres et de professionnels, ainsi qu’aux associations compétentes. Elle aura aussi une mission d’intervention.

Frédéric Malon ajoute que la spécificité de cette Cellule est de devoir être confrontée à des « dossiers complexes » ou sensibles, demandant « une expertise particulière », ayant à traiter la notion d’emprise sectaire, très difficile à caractériser. Ainsi en est-il de l’affaire Monflanquin pour laquelle la Cellule travaille en association avec la police judiciaire de Toulouse.

Enfin, à la question de la journaliste sur le fait que l’Etat en ferait « trop » en matière de « lutte contre les sectes », Frédéric Malon répond que toutes les victimes ont droit à une égalité de traitement quelle que soit l’atteinte qu’elles ont subie. Par ailleurs, la CAIMADES ne « s’attaquera » pas à des groupes ou à des personnes en tant que tels, mais « à ceux qui commettent des actes délictuels ».

Source : La Croix, Marianne Gomez, 25.11.2009