{{La maîtrise de la manipulation mentale}}

Les groupes sectaires n’ont jamais été aussi nombreux (entre 600 et 1 000 selon les sources). Un sondage IPSOS commandité en 2010 par la MIVILUDES montre que 66 % des personnes interrogées voient dans les dérives sectaires une menace pour la démocratie. 25 % des sondés ont été au moins une fois démarchés par une secte et 20 % connaissent dans leur entourage une victime de mouvement sectaire.

Quelques procès récents témoignent de la réalité de l’emprise mentale et des
préjudices subis par les personnes victimes de gourous ou de systèmes exploitant les pires méthodes de propagande et de manipulation inventées au siècle dernier.

Ces procès ne reflètent qu’une infime partie de la réalité sectaire : le nombre de personnes exploitées en silence dépasse de beaucoup le nombre de celles qui peuvent et osent aller au tribunal.
Les groupes sectaires vivent masqués et déploient des moyens énormes pour se parer des attributs de la respectabilité. Ils vouent une haine implacable à la démocratie qui est totalement bannie de leurs organisations. Pourtant, si on les écoute, les liberticides, les intolérants, les persécuteurs, ce sont les associationsd’aide aux victimes.

{{Démocratie : dignité, égalité, liberté, solidarité}}

De la Révolution Française à notre époque où la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne font date, des hommes ont toujours combattu pour défendre l’idée de démocratie. Elle visait au départ à assurer la liberté publique des citoyens en leur conférant un pouvoir égal sur les destinées de la société et de l’État. Elle s’est enrichie de l’humanisme moderne qui met en avant l’importance de quatre concepts :

• la dignité de l’être humain,
• l’égalité de tous les êtres humains,
• la liberté individuelle
• et enfin la solidarité.

L’égalité de tous les êtres humains, ce principe essentiel, sépare les mouvements à dérive sectaire de la démocratie. Notre République est fondamentalement égalitaire et elle ne reconnaît aucune supériorité conférée par le sang, le sexe, l’origine ethnique, sociale ou religieuse, à quelque citoyen que ce soit. Le récent sondage IPSOS/MIVILUDES ( 2010 ) montre que pour plus de 70 % des personnes interrogées, c’est la valeur principale.
Aucun mouvement sectaire n’est égalitaire. Les adeptes sont soit supérieurs par essence, soit potentiellement supérieurs au reste de l’humanité s’ils veulent bien se plier aux exigences du mouvement et de son chef, un simple individu qui les manipule et les place sous emprise mentale. Ces mouvements proposent en effet à leurs adeptes une vérité unique à l’intérieur d’un groupe qui rejette le reste de l’humanité. Le projet sectaire fait adhérer ses victimes à l’idée que lorsque le bien, le mouvement sectaire, aura vaincu le mal, le reste du monde non adepte, alors adviendra le paradis dont seuls les élus choisis par le mouvement pourront jouir.

{{Sectarisme et totalitarisme}}

Les mouvements sectaires sont constitués comme des micro-états totalitaires où la notion de citoyen est bafouée, puisque les dirigeants cumulent l’ensemble des pouvoirs, pouvoir exécutif, législatif et judiciaire.
Même si l’horreur sectaire est encore très loin de l’horreur des régimes totalitaires du 20ème siècle, elle procède d’une démarche similaire. En effet, les méthodes des groupes sectaires et leur conception du monde rappellent le nazisme et le stalinisme où l’humanité était niée en vertu d’une pseudo inégalité des « races » ou d’une appartenance de classe décrétée par le parti. De même que les projets utopiques de « paradis » de la race aryenne pour les uns, de « paradis » de la classe ouvrière pour les autres, débouchent sur le massacre ou la déportation des « ennemis », l’attente du grand jour entraîne la mise en esclavage des adeptes. La cosmogonie inégalitaire
portée comme une vérité excluant toutes les autres, débouche forcément sur l’atteinte à la liberté et à la dignité de l’homme et au déni de citoyenneté.

Rappelons-nous que la véritable horreur du nazisme n’est apparue aux yeux de l’humanité qu’en 1945 lors de la libération des camps ! Rappelons-nous que la réalité de l’horreur stalinienne a mis des années à émerger face à la propagande soviétique !
Si l’on n’y prend garde, nos démocraties pourraient devenir des « bantoustans » de groupes sectaires niant nos valeurs et mettant in fine la République à genoux devant les exigences des « surhommes » issus d’une multitude d’organisations totalitaires.

Certains groupes ne sont guère présentés dans notre pays comme groupes sectaires.
Pourtant, si on se réfère à quelques auteurs, la manipulation mentale est une réalité dans les groupes islamiques radicaux. Dounia et Lylia BOUZAR démontrent dans leur ouvrage La République ou la Burka que les adeptes de l’islam radical sont manipulés.

Une universitaire iranienne Esmat TORKGHASHGHAEI analyse sans concession les Moudjahiddines du peuple : elle les caractérise comme une secte apocalyptique et démontre, elle aussi, leur méthode de manipulation mentale. Nul doute que pour faire d’un homme ou d’une femme un esclave du groupe, pour amener un individu à se faire exploser en public, pour obliger une femme à se couvrir des pieds à la tête, il faille une grande expertise de la manipulation mentale !

Le projet sectaire a pour objectif la création d’un individu sans ego visant à imiter les pouvoirs que prétend posséder le gourou. Cet individu sera totalement dépersonnalisé, exécutera à la perfection les consignes supérieures et n’existera seulement qu’en tant que cellule de l’organisme central. Après « utopique », le deuxième mot qui qualifie ce type de projet est sans hésitation : « totalitaire » !
La dignité de l’adepte sera bafouée, sa liberté totalement aliénée au groupe. Si une solidarité apparente s’exerce lors de la phase de séduction, ensuite cette solidarité fonctionnera à sens unique : l’argent et toute l’énergie de l’adepte seront destinés exclusivement au groupe et le plus souvent à son chef.

Un groupe sectaire constitue non seulement une violation des droits de l’homme, mais également un réel défi à la démocratie. Les valeurs humaines fondamentales ne peuvent être protégées que si elles reposent sur le principe de démocratie et sur le principe de l’État de droit.

{{Les processus qui conduisent à l’aliénation de l’adepte :}}

Les membres des groupes à dérive sectaire excellent dans la manipulation mentale.
La manipulation mentale méthodique conduit l’adepte vers une déstructuration psychologique, intellectuelle, émotionnelle et parfois même physique. Sous l’effet du travail insidieux de l’emprise, l’adepte est peu à peu coupé de tous ses repères structurants antérieurs et reformaté dans le cadre d’une norme utopique et aliénante.
Déconnecté de tout lien affectif antérieur, il entre dans une désinsertion sociale et professionnelle et glisse progressivement vers une dépersonnalisation. À son insu, il perd, peu à peu, sa capacité de discernement et son libre arbitre. Dans le même temps, il adhère de plus en plus aux convictions de son groupe dont les délires interprétatifs sont présentés comme la vérité révélée. Peu à peu l’adepte est amené à faire table rase de son passé personnel et il renonce à tout projet individuel. En contrepartie, il s’approprie l’histoire mythique du groupe et consacre
avec dévouement tout son temps, tout son argent et tous ses efforts à la « mission partagée. » Cette déstructuration fait perdre à l’adepte sa dimension de personne.

{{En conséquence l’état d’adepte est absolument antinomique de celui de citoyen.}}

C’est en cela que tout projet sectaire constitue aussi un danger pour la démocratie.

{{Le CCMM défend l’absolue liberté de conscience garantie par les lois de la
République. Pour autant la vigilance s’impose et nous nous devons d’informer
le public des réalités de la problématique de l’emprise mentale pour que chacun puisse en toute connaissance de cause exercer son droit inaliénable de croire.

Le Centre Contre les Manipulations Mentales (CCMM-CENTRE ROGER IKOR), depuis sa création, il y a 30 ans, s’est donné comme mission de participer à la protection de la liberté de l’Homme. À cette fin, il mène notamment une
action d’information, d’éducation et de mise en garde du public, fondée sur
la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et en référence, à la
Convention Internationale des Droits de l’Enfant ,aux valeurs républicaines, au
principe de laïcité en particulier.

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