Une vingtaine de personnes qui ont vécu avec Éliane Couvreur affirment avoir été sous l’emprise morale de

la “gourelle”, basée à l’époque dans le Jura.

La fondatrice du groupe de prières “Amour et miséricorde”, Éliane Couvreur, sera jugée les mercredi 25 et jeudi 26 mars devant le tribunal correctionnel de Dijon pour abus de faiblesse d’une vingtaine d’adeptes entre 2000 et 2012. À ses côtés, Daniel Delestrac, qui formait avec elle le duo à la tête de l’association, devra répondre du même chef d’inculpation. L’association soupçonnée de dérives sectaires, située à l’époque à Petit-Noir (Jura), est dans le collimateur de la justice depuis une quinzaine d’années après plusieurs plaintes de familles dont les proches ont coupé les ponts pour vivre en communauté.

Un non-lieu en 2007

En 2002 puis 2003, les premières plaintes sont déposées par les proches et les familles des adeptes d’Éliane Couvreur, mais elles sontclassées sans suite. Une première information judiciaire est néanmoins ouverte, mais un non-lieu est rendu
en 2007. Après des années de silence et un dossier qui n’évolue plus, monseigneur Roland Minnerath, archevêque de Dijon, dénonce pour la première fois en avril 2013 les agissements délictueux à ses yeux d’Éliane Couvreur. Dans un communiqué, il prend position et demande qu’elle cesse les séances de prières pratiquées au sein de l’association.
Éliane Couvreur est mise en examen en juillet 2014, malgré sa contestation des faits qualifiés pénalement d’abus de faiblesse de personnes en état de sujétion (dépendance,ndlr) psychologique par un dirigeantde fait ou de droit d’un groupementayant pour but d’exploiter cet état.

Des témoins en soutien

Éliane Couvreur ne réside plus à Petit-Noir mais en Bourgogne. Elle sera bien présente à son procès « malgré son état de santé très diminué », précise son avocat maître Didier Pascaud qui plaidera la relaxe. « Ce n’est pas une secte, a redit vendredi l’avocat dijonnais. Et Éliane Couvreur tient vraiment à être présente à son procès pour le dire. » Des témoins la soutenant, ayant pour la plupart quitté leur famille ou même rompu tout lien social, et se défendant de toute emprise morale, viendront le dire aux juges. Ils seront opposés à ceux avec lesquels ils ont vécu sous le même toit mais qui seront sur le banc des prétendues victimes de la cheffe d’“Amour et miséricorde”
.

Emmanuelle BOULAND, Le JSL


Elle dit avoir vu la Vierge

Tout commence dans la nuit du 15 au 16 août 1996. Éliane Couvreur
prétend avoir vu la Vierge au milieu d’une forêt, à 0 h 06 exactement.
Depuis ce jour, la fondatrice du mouvement “Amour et miséricorde”
affirme que cette apparition se reproduit tous les 15 du mois, à la
même heure. Pendant les apparitions, “la petite servante” répète ces
messages à haute voix qui sont ensuite enregistrés pour être diffusés
au groupe. Éliane Couvreur n’est pas une fervente catholique depuis
son plus jeune âge. Elle dit avoir reçu des « illuminations ».

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source : https://www.bienpublic.com/faits-divers-justice/2020/02/21/amour-et-misericorde-la-cheffe-jugee-pour-avoir-abuse-des-adeptes