Nous sommes vidéastes, blogueurs, vulgarisateurs, scientifiques, créateurs de contenus variés, et nous menons un combat citoyen pour informer sur ces pratiques, décrypter les discours, mettre en lumière les risques pour les victimes, et alerter sur les enjeux sociétaux. Nous accompagnons toutes ces alertes d’outils et de méthodes pour aider le grand public à développer son esprit critique, pour que chacun soit mieux armé face aux fausses promesses et aux conséquences dramatiques qui peuvent en découler. Ce double travail d’information et d’éducation, nous avons choisi de le mener sur le terrain où sévissent ces désinformateurs : Internet, blogs, chaînes vidéo, podcasts, réseaux sociaux… Autant de lieux où nous nous dressons contre les nouveaux obscurantismes.Mais cet engagement n’est pas sans conséquence et les pressions subies par les vulgarisateurs sont légion. Les responsables d’une véritable emprise mentale numérique se sentant en danger font tout pour nous faire taire. Ils réussissent parfois à invisibiliser les critiques argumentées en les faisant supprimer de la Toile, au prétexte d’atteinte aux droits d’auteur. Pour eux, la partie est aisée puisque les textes de loi protégeant les victimes de ceux qui cherchent à les abuser n’ont pas encore été convenablement adaptés à l’essor du Web, laissant de telles dérives dans un flou juridique quasi total.

Cette lutte est clairement asymétrique

Quand les tentatives de censure ne suffisent pas, les désinformateurs instrumentalisent la justice pour tenter de nous intimider et de nous décourager, en multipliant les plaintes abusives et les courriers d’avocats. Certains portent atteinte à notre vie privée en rendant publiques nos identités, rompant ainsi le pseudonymat que certains d’entre nous ont choisi comme protection minimale face à la violence qui leur est opposée. Et rappelons-le, cet anonymat tout relatif ne permet en aucun cas d’outrepasser les lois.

Une fois une identité révélée, les injures s’accentuent, des pressions s’exercent auprès de notre employeur pour nuire à notre carrière professionnelle, et le harcèlement ciblé peut aller jusqu’à porter atteinte à notre famille et nos proches. Enfin, arrivent les appels à la violence et parfois les menaces de mort ; les sympathisants de ces nouveaux gourous du Net y étant souvent encouragés par leurs leaders eux-mêmes. L’objectif est clair : nous faire peur, nous faire taire et maintenir leur emprise.

Face à cette violence et à des menaces qui peuvent peser très lourd sur nos vies privées, certains vulgarisateurs ont d’ores et déjà jeté l’éponge, et d’autres le feront sans doute. Nous nous sentons souvent bien seuls face à l’ampleur du problème actuel. Parce que cette lutte est clairement asymétrique. Les personnes ou les organisations dont nous dénonçons les agissements ont des moyens financiers que nous n’avons pas. Elles ont des appuis et des réseaux que nous n’avons pas non plus.