Paris – La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) s’est inquiétée mercredi auprès de l’AFP de conférences organisées par le Cercle des amis de Bruno Gröning, une association prônant la “guérison par voie spirituelle”.

Cette organisation véhiculant les théories de Bruno Gröning (1906-1959), un thérapeute allemand qui fut surnommé “Docteur miracle”, avait prévu des conférences dans des auberges de jeunesse le 14 février rue Pajol à Paris (XVIIIe arrondissement), le 20 à Amiens et le 21 à Reims, alors que d’autres rendez-vous sont programmés en Allemagne, Autriche et Pologne.

Les conférences de Paris et d’Amiens ont été annulées, a indiqué à l’AFP une membre de cette association sous couvert d’anonymat, dénonçant une “cabale”. Celle de Reims est toujours programmée, a indiqué l’auberge de jeunesse ayant loué une salle aux organisateurs, qui se sont présentés sous le nom, souvent utilisé par eux, de “Cercle d’aide à la vie”.

“C’est une association que l’on estime dangereuse pour les personnes qui adhéreraient à leurs théories fumeuses. Le risque, c’est l’abandon de traitement et la mise en danger de la vie des malades”, a expliqué à l’AFP le président de la Miviludes, Serge Blisko, rappelant que 40% des signalements enregistrés chaque année par sa mission concernent le domaine de la santé.

Dans un courrier à l’auberge de jeunesse de la Halle Pajol, cet ancien médecin s’alarme également des “coûts induits par les stages ou conférences organisés par le mouvement et qui peuvent très vite devenir exorbitants” et d’un risque de “rupture par l’adepte de tout lien avec (son) milieu familial”.

“Il n’y a rien d’incurable, Dieu est le plus grand médecin !”, disait Bruno Gröning, cité dans l’invitation mise en ligne avant la conférence parisienne. “On a obtenu le Peace Pole Award de l’ONU en 2013 pour notre action pour la paix. Les prières ne font pas de mal”, a assuré une membre de l’association, qui affirme que les dons recueillis lors des conférences le sont “pour payer les salles”.

Même si elle “n’a pas vocation à définir ce qu’est une secte”, la Miviludes souligne que “les discours tenus par ce mouvement peuvent être d’une efficacité redoutable dans le processus d’emprise mentale”. Elle avait dénoncé ses méthodes dans son rapport sur la santé.
source : 10 février lexpress.fr