Un attentat. Les enquêteurs et les secouristes optaient volontiers pour l’option criminelle après l’explosion survenue hier soir contre le lieu de culte des témoins de Jéhovah à Ajaccio. À l’heure où nous écrivons ces lignes, les démineurs n’avaient pas investi les lieux et les circonstances exactes n’étaient pas connues. Aucun blessé n’était à déplorer, mais les conséquences symboliques pourraient avoir des répercussions bien plus importantes.

Il est 21 h 40 quand des riverains entendent trois explosions de faible importance sur le boulevard de l’Abbé-Recco, non loin du supermarché Leclerc. D’autres témoins n’ont entendu qu’une déflagration, mais tous convergent sur cette antériorité. La plupart des bâtiments semblent debout, et ce n’est qu’en cherchant bien dans la pénombre du boulevard mal éclairé que les regards tombent sur la porte de la salle du royaume des témoins de Jéhovah, le lieu de culte.

Grillage découpé

De la fumée et une lueur brillante viennent de la porte d’entrée. Les pompiers, dont la caserne est toute proche déploient un dispositif conséquent qui se retrouve sur place en un rien de temps. C’est depuis la route qu’ils parviendront à éteindre le feu qui gagne le bâtiment. La porte est noircie, l’intérieur ne semble pas touché, mais les secouristes ne savent pas ce que peut contenir le lieu de culte. Bouteilles de gaz, engins inflammables, il peut à tout moment se révéler être une bombe.

Les policiers de la sécurité publique sécurisent les alentours et coupent la rocade en deux dans l’attente de la venue des démineurs de la sécurité civile. Ils remarquent qu’une charge se trouve à proximité de la porte d’entrée. D’autres sources à proximité affirmaient également qu’un « engin suspect »se situait à l’entrée. De quelle nature est cet engin explosif : cocktail Molotov, combustible couplé avec une charge de plastic… Rien ne permettait de le dire dans la nuit. Une chose cependant aiguillait les enquêteurs : une large partie de grillage découpée pour permettre l’entrée et la sortie de malfrats.

Cible?

Un policier estimait que les dégâts matériels pourraient ne pas trop être importants, mais il faudra attendre la lumière du jour pour inspecter le lieu de culte sous toutes ses coutures. « Cet attentat contre les témoins de Jéhovah est une première en Corse », notait un policier qui ne comprenait pas pourquoi ce groupe pouvait être une cible. Aucune inscription n’a été pour l’heure découverte sur les lieux. Les témoins de Jéhovah sont présents sur l’île depuis de nombreuses années et ne sont pas contrairement à une idée reçue considérés comme une secte. Selon la formule habituelle, toutes les pistes sont explorées pour comprendre les motivations de cet attentat.

source :Corse Matin.fr du 1er août 2013
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