En 2013, près de 2 400 signalements en lien avec les dérives sectaires ont été signalés à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et près de 39 % concernaient le domaine de la santé, un constat alarmant, selon le dernier rapport 2013/2014 de l’instance gouvernementale , publié et remis le 29 avril 2015 au Premier ministre, Manuel Valls.
Dans son rapport de 2010, la Miviludes avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur les dérives sectaires dans le domaine de la santé : 4 Français sur 10 auraient recours aux médecins alternatives, 400 pratiques non conventionnelles à visée thérapeutiques existeraient, ainsi que 4 000 psychothérapeutes autoproclamés et 3 000 médecins en lien avec la mouvance sectaire.
{{Intensifier la prévention}}
Les pouvoirs publics s’inquiètent du nombre croissant de pseudo-praticiens sans qualifications reconnues par l’État, des méthodes thérapeutiques biaisées et motivées par l’appât du gain, et « la mise sous emprise pour mieux manipuler la victime, note Serge Blisko, président de la Miviludes. « Les thérapies complémentaires sont en plein essor, tant au plan de l’offre que de la demande de la part des patients. Or il est de plus en plus fréquent de constater que les promesses et les recettes de guérison, de bien-être et de développement personnel peuvent être au cœur de pratiques dangereuses pour la santé », peut-on lire dans le rapport.
Dans ce contexte, la Miviludes souhaite renforcer le volet de la prévention, « l’un des moyens les plus efficaces pour sensibiliser le grand public et ainsi éviter les conséquences dommageables et parfois irrémédiables entraînées par ces pratiques ».
{{De nouveaux partenariats
}}
Pour cela, la Miviludes a signé en 2013 avec l’ARS Ile-de-France, une convention pour la lutte contre les dérives sectaires en santé. Ce partenariat porte sur les signalements, les situations à risques et celles qui donnent lieu à infraction. Il vise également à améliorer l’information des professionnels et du public et à développer une vigilance sur les dérives constatées dans le domaine de la santé.
La Miviludes coopère aussi avec la Mutualité française depuis 2013 et l’École des hautes études en santé publique de Rennes depuis 2014. Une sensibilisation des équipes travaillant à la direction de l’offre de soin médicosociale, à la direction de santé publique et dans les délégations territoriales a été réalisée par la Miviludes en juin 2013. Près de 21 signalements ont été traités par l’ARS en 2013. Parmi ceux-ci, trois services de soins hospitaliers et sept professionnels de santé étaient concernés.
source : le quotidien du medecin.fr