Cette fois, plus d’échappatoire possible. Tous les appels et tous les pourvois en cassation sont épuisés depuis mercredi soir. Treize prévenus, ainsi que l’ASBL Église de scientologie de Belgique et le Bureau européen pour les affaires publiques et les droits de l’homme de l’Église de scientologie internationale, devront comparaître l’an prochain devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Mais ils sont toujours présumés innocents.

1. Association de malfaiteurs et organisation criminelle Les principaux protagonistes de ce dossier devront en répondre. Cette double accusation est la plus lourde. Elle signifie que les autres délits qui leur sont reprochés ont été perpétrés sciemment dans le cadre des activités d’une organisation bien structurée. Et l’objectif de celle-ci aurait toujours été de nuire aux personnes pour s’emparer de leurs biens. C’est la thèse du parquet fédéral qui porte ce dossier à bout de bras depuis une quinzaine d’années. La période infractionnelle visée s’étend de 1997 à 2007.

2. Escroqueries Selon l’accusation, les premiers indices de celles-ci remontent à 1977. Les arnaques présumées sont liées notamment, mais pas seulement, aux coûts exorbitants de sessions de cours, à l’estime de certains plaignants. Elles s’apparenteraient à des extorsions. Cette enquête fleuve a vraiment commencé en 1997, avec les dépositions de plusieurs anciens adeptes recueillies par le juge d’instruction Jean-Claude Van Espen et elle a été relancée à plusieurs reprises pour s’étoffer encore, avec des suspicions d’exercice illégal de la médecine et d’offres – jugées trompeuses – d’emploi. C’est Actiris, l’Office régional bruxellois de l’emploi, qui a dénoncé ces derniers faits au parquet.

3. Exercice illégal de la médecine Il est, entre autres, reproché à l’Église de scientologie et à plusieurs prévenus d’avoir organisé des cures de désintoxication, très onéreuses elles aussi et sans contrôle médical. Pour attirer des adeptes, l’organisation proposait des «tests de personnalité» à coups de publicités ou en abordant les quidams en rue, assurant que ces tests sont indispensables avant un entretien d’embauche pour exercer un métier enviable. Ensuite de quoi, des troubles ou des assuétudes auraient été détectés. Des cours étaient en tout cas dispensés, moyennant finances, pour «libérer en soi des forces insoupçonnées».

4. Atteintes à la vie privée Les deux juges d’instruction qui se sont relayés dans cette enquête ont rassemblé des informations sur le fichage des fidèles de la Sciento, dont certains disent avoir été espionnés, harcelés, voire menacés.

http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=dmf20141211_00572451
Source: lavenir
par Jean-Pierre DE STAERCKE