AFP

25/10/2009

Si l’Eglise de Scientologie ne risque plus la dissolution, suite à une modification législative extrêmement controversée, elle pourrait toutefois voir ses pratiques de prosélytisme condamnées mardi par la justice française pour “escroquerie”.

Considéré comme une religion aux Etats-Unis, le mouvement fondé en 1954 par l’écrivain américain de science-fiction Ron Hubbard a été classé parmi les sectes, en France, dans un rapport parlementaire de 1995.

L’organisation, qui revendique 12 millions d’adeptes dans le monde et 45.000 dans l’Hexagone, fonde son action sur la dianétique, une “science” qui permettrait d’accéder au bonheur en se purifiant des éléments mentaux négatifs, notamment grâce à un appareil électrique appelé électromètre.

Dans ce dossier, on reproche aux deux principales structures françaises de la Scientologie –le Celebrity Centre et sa librairie, la SEL– ainsi qu’à six scientologues d’avoir soutiré des dizaines de milliers d’euros à quatre anciens adeptes, en profitant de leur vulnérabilité.

Au cours du procès devant le tribunal correctionnel de Paris, le parquet avait créé la surprise, en requérant le 15 juin la dissolution des deux structures pour “escroquerie en bande organisée”, une amende de 4 millions d’euros et des peines de prison avec sursis contre les principaux prévenus.

Alors qu’en 2006, il avait estimé que les mis en examen avaient été “mus par leur seule conviction religieuse” et n’avaient tiré “aucun bénéfice personnel”, il avait fait volte-face à l’audience.

Dressant un portrait au vitriol de “la méthode scientologue”, le procureur Maud Morel-Coujard avait brocardé des “manoeuvres frauduleuses successives” employées de manière “consciente et planifiée”, “dans la recherche de nouveaux adeptes”.