{{ {ENQUETE. Après le suicide d’une adepte dont la famille habite Dardez dans l’Eure, deux sites parisiens de « l’Eglise » ont été perquisitionnés par la justice.} }}
«C’est la première action visible » des enquêteurs dans l’affaire qui oppose la famille Le Berre, demeurant Dardez dans l’Eure, à la Scientologie depuis l’automne dernier.
Le 21 décembre 2006, Gloria Lopez, adepte de « l’Eglise », s’est donné la mort à l’âge de 47 ans en se jetant sous un train. Ses deux enfants ont porté plainte lorsqu’ils ont trouvé des documents montrant que leur mère avait dépensé « au moins 200 000 € » pour sa formation à la Scientologie. « Ils ont profité d’elle et l’ont escroquée. Elle était endettée auprès des banques et avait dilapidé un héritage pour acheter des cours à l’avance et grimper dans la hiérarchie », estimait en octobre, juste avant de saisir la justice, son fils Gwen. Le jeune homme de 20 ans a foi dans le travail des enquêteurs : « Ils font leur boulot ».
{{« Ils n’ont pratiquement rien emporté »}}
Il y a quelques jours, des hommes de l’Office central pour la répression des violences aux personnes, saisis d’une enquête préliminaire du parquet de Nanterre, ont effectué une perquisition au siège de la Scientologie à Paris, dans le XIIe arrondissement. La seconde – elle visait le Celebrity Centre dans le XVIIe – n’a pu être réalisée, faute d’autorisation des responsables.
Porte-parole de « l’Eglise », Danièle Gounord rappelle qu’il s’agit-là « d’une enquête préliminaire ». Et affirme que les enquêteurs n’ont « pratiquement rien emporté » avec eux.
Ces perquisitions ont été effectuées au lendemain du procès pour escroquerie en bande organisée qui s’est achevé mercredi 17 juin à Paris après quatre semaines de débats. Le procureur de la République a requis la dissolution des deux principales structures françaises de la Scientologie. « Nous ne sommes pas actuellement dans un climat normal, mais dans un climat propice à la multiplication de ce genre d’affaires poussées par des groupes de pression extrémistes et antireligieux bien connus », plaide la porte-parole s’agissant du dossier « Le Berre-Lopez ». La décision du tribunal de Paris est attendue le 27 octobre. Gwen, lui, n’attend « rien avant des semaines, voire des années. Ils ont les moyens de faire appel, même si au procès, ils étaient à cours d’arguments », juge-t-il.
PARIS NORMANDIE : 29 juin 2009
J. H.