Embarrassés, la régie publicitaire et le mandataire avaient présenté leurs excuses dans un article de 20 minutes, et revu l’horaire de diffusion du clip contre la toxicomanie, aujourd’hui encore projeté à un public adulte dans les séances du soir.

« Chapelle » scientologue

Suite à la publication de cette histoire, plusieurs lecteurs ont indiqué que le clip et l’association qui la diffuse sont liés à la scientologie. Le responsable lausannois de «Non à la drogue, oui à la vie» s’en défend dans un premier temps. «Nous ne faisons que de la prévention et n’avons aucun lien légal avec la scientologie», assure Mario Lepore. Avant d’expliquer que son association est bel et bien «soutenue par la communauté scientologue, mais ne cherche pas à faire du prosélytisme.»

La police du commerce de Lausanne considère en revanche que «Non à la drogue, oui à la vie» est un pendant de l’Eglise de scientologie. Une décision limite les activités du mouvement sur la place publique lausannoise, et concerne tant l’Eglise elle-même que ses «diverses chapelles», dont fait partie «Non à la drogue, oui à la vie». Une limitation qui ne s’applique pour les salles de cinéma, qui font partie du domaine privé.

Démarchage ambigu

Directeur de Pathé Romandie, Teodor Teodorescu n’a pas entendu parler de ce spot, diffusés dans certaines de ses salles lausannoises. «A ma connaissance, nous n’avons reçu aucune plainte. Et nous ne prenons pas parti, ni religieusement, ni politiquement. Nous avons un contrat pour la publicité avec Cinecom, et ce sont eux qui choisissent les spots» De son côté, Cinecom dit être surpris. «Quand nous avons conclu notre contrat, Monsieur Lepore m’a indiqué qu’il allait modifier le spot original, qui contenait le lien nonaladrogue.org, pour le remplacer par nonaladrogue.ch, explique Francisco Garrido de Cinecom. Il m’a expliqué que le premier site était lié à la scientologie française, mais que leur association n’avait absolument rien à voir avec ce mouvement.» Sauf que lorsque l’on consulte le site suisse, les images et les clips de prévention utilisés sont les mêmes que ceux du site français. «Je ne me suis pas méfié et n’ai pas pensé à aller voir leur site, simplement parce que le clip est vraiment bien, avoue, penaud, Francisco Garrido. Mais si c’est effectivement des scientologues, on s’est fait avoir.»

Le contrat de diffusion du spot a pris fin le 1er novembre. Alerté par nos questions, Cinecom assure que si le lien du spot avec la scientologie est avéré, aucune autre opération ne sera reconduite. (24 heures)

http://www.24heures.ch/vaud-regions/prevention-scientologue-cinemas-vaudois/story/28666177
source : Dimanche 4 novembre 2012
24heures.ch
Par Benoît Lorenz.