{{Certains ados se font embarquer dans des sectes qui promettent le nirvana et favorisent une sexualité dangereuse. Par Willy Pasini, sexologue.}}

Avant, les sectes brandissaient l’abstinence pour attirer de nouveaux membres. Maintenant, elles ne nient plus la sexualité, la favorisant même au détriment de la sexualité traditionnelle du couple. Certains adolescents se font embarquer dans une relation de dépendance.

Emilie, 17 ans, intelligente, est issue d’une famille bourgeoise. Elle l’a quittée pour rejoindre une secte qui défend la paix, la nature et l’amour libre. Dans sa famille, elle a eu tout ce qu’elle voulait. Ses parents n’étaient pas assez présents et n’ont pas osé lui mettre des limites, surtout son père.

Pour Emilie, les rapports sexuels sont un moyen d’avoir une relation fusionnelle avec les autres, où l’érotisation est diffuse et l’orgasme génital n’a pas la première place. Il ne s’agit pas tant de partager son intimité. Emilie ne s’intéresse pas vraiment aux différences sexuelles. Elle se sent bien avec des garçons efféminés. En abandonnant sa famille, elle a aboli les structures hiérarchiques. Elle évite ainsi la confrontation avec l’image structurante de l’autorité et vit dans un monde irrationnel et intemporel.

La secte permet à ces adolescents de ne pas se confronter à la réalité de l’autorité, à des limites structurantes. L’adhésion à une secte fait naître un mode de vie régressif, qui ressemble aux situations induites par les drogues. En essayant d’abolir tout conflit, Emilie élimine tous les désirs qui sont la force de la vie. La secte est une toxicomanie qu’il faut combattre.

{ {{Coopération N° 48 du 24 novembre 2009}} }