La lecture de cet article un peu brouillé nécessite une remise en perspective de l’Agapè.
Quelques simples recherches bien étayées sur le net, donneraient à penser que l’Agapè est le Titanic du psycho-spirituel. Il faut donc de solides motivations pour lui éviter le naufrage.

La théologie de l’Agapè est déviante. Elle s’est élaborée dans une anthropologie sans fondement réaliste et qui est celle de la religiosité du psycho-spirituel, initiée à la communauté des Béatitudes par Bernard Dubois. Son fondement s’enracine dans le Nouvel Age. Le psycho-spirituel est un amalgame construit entre les plans psychologique et spirituel, qui induit une confusion pour faire basculer la raison au profit de l’émotion. Dans cette confusion et ce registre émotionnel, le péché n’est plus un acte objectif commis librement et volontairement mais la résultante d’une blessure subjective, souvent induite, que les méthodes de l’Agapè vont « révéler » et dont on doit se libérer. Dans ce tour de passe-passe, la blessure est imputée à un bouc-émissaire : les parents ou les proches. Pour guérir, il faut couper les liens avec le ou les boucs émissaires auxquels la personne va faire subir des actes inhumains nécessaires à sa « guérison », sans aucune culpabilité, puisqu’elle n’est pas responsable et qu’ils sont coupables. Ce bricolage dépouille une personne de sa responsabilité et par voie de conséquences de sa liberté : elle n’est plus qu’une victime. La méthode de l’Agapè se présente comme une « relecture de la vie » bien différente des propositions traditionnelles de l’Eglise : sa pratique consiste à passer l’histoire d’une personne au tamis de la doctrine psycho-spirituelle bien connue pour induire de faux souvenirs. « La libération intérieure » qui se veut le but, achève le travail en délabrant voire détruisant les liens familiaux démontrés nocifs sous prétexte de « libérer » la personne en vue de la « guérison ».

Dans le passage de l’article : « l’Agapè clarifie ses objectifs », voilà ce qui est dit : «… le frère Xavier Pollart va nous aider à éliminer ce qui peut gêner sur le plan psychologique et à corriger certains points tout en conservant le charisme spécifique de l’Agapè, qui est la libération intérieure par la foi au Christ ». Une phrase faite de termes qui n’ont jamais été définis. En revanche, le passage par ce fourre-tout laisse de nombreuses victimes sur le carreau. « Restructurer » l’Agapè, dans ces conditions, c’est tenter de redorer ses théories sulfureuses en sauvegardant son fondement, source de tout ce mal. Le seul remède, c’est de l’éradiquer.

Par ailleurs, une telle démarche ne serait crédible que si, en même temps, elle prenait en compte les victimes si subtilement passées à la trappe dans l’article : « (ces sessions) …ont essuyé de vives critiques il y a quelques années ». Qu’en termes ecclésiaux ces choses là sont dites ! Ce qui n’émeut pas le principe de réalité puisque tout le monde sait que c’est à cause de ces dégâts humains que Mgr Crépy est dans l’obligation de « restructurer ». On pourrait aussi penser que le rapport financier de ces sessions n’est pas étranger au sauvetage. L’article nous dit que Mgr Crépy « a souhaité renforcer le processus de réforme entamé par son prédécesseur (Mgr Brincart NDLR), qui avait nommé un comité de vigilance et procédé à un audit. » On n’a pas entendu parler du comité de vigilance mais l’audit fût fait, rappelons le, par le P. Humbrecht. Une « brillante » analyse qui se conclut par une non moins « brillante » conclusion : trois fois oui à l’Agapè ! C’est au moins facile à retenir et Mgr Brincard en fut comblé.

S’inscrire aujourd’hui dans ce « brillant » processus de réforme laisse pantois…

On constate dans l’article que les accompagnateurs gavés de psycho-spirituel, sont toujours là, quant au fondateur, l’article dit « qu’il a été demandé à Bernard Dubois de se mettre progressivement en retrait ». Cependant et paradoxalement, il est aussi précisé qu’il « continuera à prendre en charge certaines formations et participera au groupe de travail piloté par le Père Xavier Pollart. » Nous sommes curieux de connaître le résultat d’un tel travail d’acrobatie ! D’ici là les victimes souhaitent bon vent au Père Xavier Pollart.

source : Collectif CCMM des victimes et familles de victimes du psyco spirituel

par Marie Salanque le 4 juin 2016

NB Voyez les documents concernant l’Agapè, sur le site du CCMM
https://www.ccmm.asso.fr/spip.php?rubrique257
et le rapport de la CEF du groupe de réflexion « spirituel et psychologie »
https://www.ccmm.asso.fr/spip.php?article3692