|A plus de 90 ans, le fondateur de la puissante Eglise de l’unification continue à sillonner le monde. Après la Grèce, la Turquie et la Grande-Bretagne, le révérend Sun Myung Moon fait étape à Genève, où il va participer aujourd’hui à une réunion organisée à l’ONU.

Classée parmi les sectes, l’organisation qu’il dirige s’abrite derrière diverses ONG, dont la plus connue, la Fédération universelle pour la paix, jouit d’un statut consultatif Ecosoc auprès des Nations Unies. Une astuce qui a permis à son organisation de se faufiler jusque dans les coulisses de la machine onusienne.

Même si elle fait grincer quelques dents, sa présence dans l’enceinte même du Palais des Nations n’a rien d’illégale. «La Fédération pour la paix universelle est une ONG qui bénéfice du statut consultatif. Il n’existe aucune base légale ou risque signalé pour empêcher que la réunion se tienne ou interdire l’entrée aux participants», explique Corinne Momal-Vanian, cheffe du service de l’information de l’ONU. Même si le mouvement créé par Moon reste dans le collimateur des associations qui luttent contre la menace sectaire, il «ne représente pas un risque sécuritaire» au regard des critères fixés par les services de sécurité onusiens.

En 2005, le révérend Moon avait réuni plus de 700 personnes dans les salons de l’hôtel Noga Hilton, à Genève. Plusieurs personnes assuraient alors sa sécurité et empêchaient de l’approcher.

Aujourd’hui, le fondateur de l’Eglise de l’unification va rejoindre ses adeptes dans une salle du Palais des Nations pour une réunion consacrée à la famille. Le cœur de cible du gourou qui doit sa notoriété aux mariages de masse qu’il réalise dans des stades.
SOURCE : Tribune de Genève parAlain Jourdan | 12.05.2011