(Québec) Des étudiants du Cégep Garneau exhortent la Ville de Québec de ne pas louer à l’organisation philosophique Nouvelle Acropole un local du Centre Lucien-Borne que le groupe a déjà réservé le 22 avril au soir, pour y tenir une conférence ouverte au public. Nouvelle Acropole traîne une réputation d’être une secte néofasciste, notamment en Europe.

Le comité de mobilisation de l’Association étudiante du Cégep a d’ailleurs fait parvenir un courriel à la Ville de Québec, dans lequel elle la somme de ne pas accueillir cette organisation dans ses locaux.

«Nouvelle Acropole, désignée par de multiples travaux académiques et commissions parlementaires françaises, souhaite une société gouvernée aristocratiquement et totalitairement, la démocratie étant “antinaturelle” selon l’organisation, a écrit Félix Gingras-Genest, au nom du comité de mobilisation. Le groupe a attiré des nostalgiques du fascisme nazi et a des affinités fortes avec différents courants de pensées d’extrême droite.»

Des étudiants du Cégep Garneau avaient d’ailleurs tout mis en place pour nuire au déroulement d’une conférence similaire qui s’était déroulée dans cet établissement d’enseignement, en septembre dernier. Ils reviennent donc à la charge contre Nouvelle Acropole.

La Ville donne accès à la salle

Lors d’un entretien téléphonique, le porte-parole de la Ville de Québec, Jacques Perron, a affirmé que Nouvelle Acropole pourra tenir sa conférence dans cette salle.

«Ce n’est pas à la Ville de Québec de décider ce qui est bon ou pas bon pour la société, a expliqué M. Perron. Si ce groupe tenait un discours public dans lequel il encourage à la violence ou qui serait contraire aux valeurs généralement admises dans la société québécoise, on ne prendrait peut-être pas la même décision. Mais selon les informations que je détiens, on parle d’un groupe philosophique.»

M. Perron a d’ailleurs rappelé qu’en novembre dernier, la Ville avait loué une salle à Nouvelle Acropole à deux reprises pour des rencontres similaires, et qu’aucun incident n’avait été rapporté.

Le nom Nouvelle Acropole a bel et bien figuré dans des rapports parlementaires français au cours des années 1990 dans lequel on parlait de l’organisation comme d’une secte. Le Soleil a fouillé dans les rapports annuels de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) de 2003 à 2010, et on n’y trouvait pas le nom de Nouvelle Acropole. La MIVILUDES est un organisme fédéral français qui surveille le mouvement des sectes en France.

http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/la-capitale/201304/09/01-4639258-la-ville-sommee-de-ne-pas-louer-ses-locaux-a-nouvelle-acropole.php

source :le 10 avril 2013

Matthieu Boivin

Le Soleil