PARIS, 25 jan 2008 (AFP) – La ministre de l’Intérieur chargée des Cultes,
Michèle Alliot-Marie, a estimé que « certaines modalités » de la loi de 1905
« doivent être adaptées », dans une interview au quotidien La Croix de vendredi.
Interrogée sur l’éventualité d’un retour « sur la loi de 1905″ (sur la
séparation des Eglises et de l’Etat, ndlr), la ministre indique qu' »il n’est
pas question de rouvrir des querelles qui ont profondément divisé notre pays ».
Elle remarque toutefois que, depuis la loi, « la société a changé ».
« Certaines modalités de la loi de 1905, qui créent des entraves à l’exercice
des cultes, doivent être adaptées », ajoute-t-elle en citant le cas des carrés
confessionnels dans les cimetières.
Elle estime aussi que la séparation entre associations cultuelles et
culturelles « mérite sans doute d’être revue » (les associations cultuelles ne
peuvent pas recevoir de subventions publiques, ndlr). Selon la ministre, « il
faudra voir selon quelles modalités se feront ces évolutions, décrets,
cicrculaires, mais dans le cadre de la loi de 1905 ».
A la question de savoir si les sectes ne vont pas tenter d’obtenir à cette
occasion une reconnaissance de leur caractère cultuel, la ministre répond que
« nous avons probablement besoin de repréciser ce que sont les dérives
sectaires et leurs qualifications pénales ».
Elle souhaite que ces questions soient abordées avec « un regard à la fois
objectif, consensuel et protecteur des personnes fragiles ».
Revenant sur le débat autour de la laïcité soulevé par les discours du
président Sarkozy à Rome puis à Ryad, elle estime que « certains ont une
conception assez archaïque, voire sectaire, de la laïcité ». Selon la ministre,
« les Français sont attachés à la conception d’une laïcité tolérante, d’une
tolérance à l’égard de tous. Elle fait honneur à notre République ».