La loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État assure la liberté de conscience, de croire ou de ne pas croire.
La loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État assure la liberté de conscience, de croire ou de ne pas croire. | PHOTO ARCHIVES RALPH ORLOWSKI / REUTERS

Selon une étude Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès, la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État donne satisfaction aux personnes interrogées, qui ne souhaitent pas qu’elle soit modifiée. Dans le même temps, ils approuvent la loi de 1904 interdisant les signes religieux ostentatoires dans les écoles, collèges et lycées publics.

La grande majorité des Français est favorable à la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État et entend garder cette loi « telle qu’elle est », selon une enquête Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès publiée lundi.

Selon cette étude, « 87 % des Français disent être favorables à la loi de 1905, qui garantit le libre exercice des cultes et impose le principe selon lequel l’État ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte ».

Autres enseignements : 83 % des personnes interviewées approuvent la loi de 2004 qui interdit le port de signes religieux ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics. Et 89 % sont favorables à la loi de 2010 interdisant le port d’un voile intégral couvrant le corps et le visage dans la rue et les espaces publics.

Interrogés sur ce qu’apporte la loi de 1905, 30 % répondent d’abord qu’elle permet de « séparer les religions et la politique », 22 % qu’elle « assure la liberté de conscience », 20 % qu’elle permet de « faire reculer l’influence des religions dans notre société » et 19 % qu’elle place « toutes les religions sur un pied d’égalité ».

Sept sondés sur 10 (71 %) veulent garder cette loi telle qu’elle est, tandis que 24 % sont d’accord pour « assouplir » « certains aspects ».

Le burkini et le hijab pas en odeur de sainteté

Parmi les assouplissements qui leur sont proposés, 84 % des Français répondent qu’ils « seraient pour l’interdiction de toute prière de rue et autre cérémonie religieuse dans l’espace public », 76 % pour interdire le « port de signes religieux ostensibles aux usagers des services publics », 75 % pour interdire le « port de signes religieux ostensibles dans les salles de cours des universités ».

Par ailleurs, selon l’Ifop qui a aussi posé deux questions n’ayant pas de rapport direct avec la loi de 1905, 78 % des Français sont favorables aux arrêts pris en 2016 par les municipalités ayant interdit le burkini (arrêts finalement invalidés par le Conseil d’État) et 62 % sont favorables aux appels aux boycotts des entreprises proposant à la vente des « hijab de course ».

La semaine dernière, Emmanuel Macron avait abordé la loi de 1905 lors d’un débat avec des intellectuels. Le président de la République avait réaffirmé qu’il ne souhaitait pas la modifier mais avait estimé qu’« on a un sujet avec l’islam » en particulier avec les organisations qui ont une « vision politique de l’islam » pouvant être incompatible avec les lois de la République.

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2 505 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans, selon la méthode des quotas, par questionnaire auto-administré, du 12 au 18 mars (marge d’erreur de 1,1 à 2,2 points).

Le gouvernement, qui a lancé à l’automne un chantier de révision de la loi de 1905 censé mieux encadrer le culte musulman en lui demandant plus de transparence et une meilleure gouvernance, l’a repoussé à « après l’été », face aux réactions.

source ; ouestfrance.fr