Des prêtres catholiques polonais, surfant sur la vague de l’engouement pour l’exorcisme, se sont alliés à un éditeur pour lancer un mensuel qui est, selon eux, le premier magazine dans le monde consacré exclusivement à la chasse du démon.

«L’accroissement du nombre des exorcistes en Pologne, qui est passé de quatre à plus de 120 en 15 ans, est éloquent», a déclaré le Père Aleksander Posacki, professeur de philosophie, théologie, démonologue et exorciste, lors d’une conférence de presse lundi à Varsovie, pour le lancement du mensuel.

Ironiquement, il a attribué l’augmentation des possessions démoniaques dans l’un des pays les plus catholiques d’Europe au changement du communisme athée au capitalisme de marché en 1989.

«C’est dû indirectement au changement de système: le capitalisme crée plus d’opportunités pour faire des affaires dans le domaine de l’occultisme. Prédire l’avenir est même devenu une catégorie d’emploi pour le fisc», a déclaré le père Posacki à l’AFP.

«Si les gens peuvent faire de l’argent avec ça, bien sûr que ça va prospérer et les dégâts spirituels vont également progresser», a-t-il dit, en se dépêchant d’ajouter qu’un exorcisme authentique était absolument gratuit.

Le prêtre, qui siège aussi dans une commission internationale d’experts exorcistes de l’Église catholique, a souligné «l’impuissance des différentes écoles de psychologie et de psychiatrie» quand elles sont confrontées à des comportements extrêmes que les thérapies conventionnelles ne parviennent pas à guérir.

«La possession est ce qui résulte du fait de commettre le mal. Voler, tuer et d’autres péchés», a-t-il déclaré aux journalistes, ajoutant que les démons sont chassés en suivant un protocole de prières rituelles qui ont été approuvées en 1999 par le pape d’origine polonaise Jean-Paul II.

Un autre prêtre exorciste, le père Andrzej Grefkowicz, a révélé que les exorcistes étaient très sollicités, avec une liste d’attente de trois mois à Varsovie.

D’après lui, les prêtres exerçant l’exorcisme travaillent avec des psychiatres afin de ne pas confondre une maladie mentale avec une possession.

«J’invite des psychiatres à des réunions quand j’ai des doutes à propos d’un cas, et souvent nous concluons tous les deux qu’il s’agit d’une maladie mentale, d’une hystérie, et non d’une possession», selon le père Grefkowicz.

source 11 septembre 2012

Canoë

http://fr.canoe.ca/artdevivre/styledevie/article1/2012/09/11/20187521-afp.html