«Ces personnes m’ont plus que huée, elles m’ont agressée». Latifa Ibn Ziaten, mère de la première victime de Mohammed Merah, s’est fait siffler lors de sa venue à l’Assemblée nationale pour un débat sur la laïcité le 8 décembre, elle revient sur cet épisode ce mardi dans une interview au Bondy Blog.

{{«L’un était agressif, l’autre devenait rouge»}}

Elle raconte qu’une fois sortie du colloque, deux personnalités politiques connues du Parti socialiste l’ont suivie pour lui dire : « Vous n’êtes pas française Madame, vous dites que vous avez la nationalité française, mais vous ne pouvez pas parler de la laïcité alors que vous portez un foulard, vous faites honte à la France».

Si l’invective au Palais Bourbon est violente dans les mots, elle l’est aussi dans les gestes puisque Latifa Ibn Ziaten décrit «deux hommes bien mûrs, (…) l’un parlait, était agressif mais était en retrait, l’autre était en face de moi, devenait tout rouge, ça moussait dans sa bouche tellement il y avait de la colère ».

{{«Heureusement que j’avais l’officier de sécurité avec moi»}}

Elle garde son calme et répond qu’elle ne porte pas de voile, mais un foulard, et qu’elle peut le saluer, ce dont les deux hommes ont remis en question. «Monsieur, je suis française et je suis musulmane et je suis marocaine et je vis avec les trois et j’en suis fière, c’est vous qui avez un problème», rétorque Latifa Ibn Ziaten. «Heureusement que j’avais l’officier de sécurité avec moi pour me protéger», explique-t-elle.

Elle raconte avoir eu «très mal» d’entendre qu’elle n’est pas française et compte déposer une plainte pour agression. Elle assure que son foulard est la principale difficulté qu’elle rencontre lors de ses actions. «Quand vous parlez de la laïcité, ou lorsque vous parlez de la République, certaines personnes estiment que vous n’êtes pas à votre place», juge-t-elle avant de rappeler que l’«on peut défendre la laïcité, avec le foulard, avec la kippa, avec la croix».

source : 22 Déc. 2015, 14h49 | MAJ : 22 Déc. 2015, 14h49