De ses neuf mois en Syrie, avec son fils de 4 ans, où elle a vécu « dans la guerre, sous les bombardements, enfermée, comme de très nombreuses femmes, uniquement là-bas pour procréer, rien d’autre », nous décrit Laura Passoni, 31 ans aujourd’hui.

{{« Des ‘’haineuses’’ prêtes à prendre les armes »}}
{{« Je témoigne pour en empêcher d’autres de partir, ou de commettre des attentats ».
}}

Cette Belge de Charleroi avait été endoctrinée en quelques mois avant de prendre la direction du territoire irako-syrien. À la suite d’une déception amoureuse -le départ du père de son fils- cette convertie d’une famille d’origine italienne se laisse envoûter par un « chasseur en ligne » de Daech : « Le recruteur vend du rêve, il me disait que je pourrais être infirmière, que ma vie d’ici était désormais inutile ».

Laura Passoni l’a compris aujourd’hui, ils ont joué sur « sa faiblesse ». « Je me suis confiée à lui, j’étais totalement manipulée », se remémore-t-elle, « pour moi, on est comme dans une secte ».

Ces dernières semaines, l’implication de jeunes Françaises dans des préparatifs d’attentat (et leur arrestation) a fait écho à son propre embrigadement. « On n’avait pas vu beaucoup de filles jusqu’ici, même le ‘’califat’’, quand j’y étais, interdisait aux femmes de participer à des attentats », éclaire la jeune maman, « mais je ne suis pas choquée par ce qui est arrivé en France, j’ai connu beaucoup de ‘’haineuses’’ là-bas qui voulaient prendre les armes et tout faire péter ».  

Laura Passoni a eu du mal à se réadapter à une vie « normale » à son retour en Belgique. Pour participation aux activités d’un groupe terroristes, elle a été condamnée à trois ans de prison avec sursis, son mari à quatre ans de prison ferme. Elle pratique désormais « un islam apaisé », car c’est avant tout, dit-elle, « une religion de paix, qui prône de vivre tous ensemble ».

http://www.dna.fr/faits-divers/2016/10/02/laura-repentie-on-est-comme-dans-une-secte

RECUEILLI PAR XAVIER FRERE