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Alors que le gourou Alain Schmitt refuse toujours son extradition, sa compagne Laurence Liégeois est rentrée en France. Cueillie par la police à sa descente d’avion à Orly, elle est incarcérée à Fresnes.

Laurence Liégeois, la compagne du gourou d’Algrange Alain Schmitt, est rentrée en France de son plein gré, «en fin de semaine dernière ». La ressortissante belge a été immédiatement incarcérée à la prison de Fresnes, en exécution du mandat d’arrêt européen émis fin 2009 par la justice lorraine, comme l’ont confirmé, hier, Me Gérard Kremser, son avocat, et le substitut du procureur de Thionville, Damien Mauchard. Ce dernier précise d’ailleurs avoir transmis tous les éléments à ses homologues du tribunal de Créteil, compétent localement, « pour que [Mme Liégeois] purge les quinze mois de prison ferme auxquels elle avait été condamnée en 2008, sanction confirmée en appel en 2009 et contre laquelle elle n’avait plus de voie de recours ».
Après avoir ferraillé avec la justice maltaise en utilisant tous les moyens pour s’opposer à son retour en France, Laurence Liégeois justifie son revirement « pour le bien de son fils de huit ans ». Enfant qui était avec elle sur l’archipel au sud de la Sicile, confié à des proches pendant sa rétention, mais qui serait en instance de rejoindre ses grands-parents, installés dans le secteur d’Arlon, à la frontière franco-belge (lire par ailleurs). Depuis leur arrestation début janvier sur la petite île méditerranéenne, l’infirmière avait suivi la stratégie jusqu’au-boutiste de ce compagnon dont elle partage la fuite depuis l’été 2005. Comme lui, elle avait saisi la cour constitutionnelle maltaise ­ sur la base d’une atteinte aux droits de l’Homme ­ pour retarder l’exécution des mandats d’arrêts émis par la France lorsque « des témoignages » avaient permis de retrouver leurs traces il y a trois mois.

{{«Au prix fort»}}

Désormais, seul Alain Schmitt se débat encore sur place, soutenu par son avocat Me Emmy Bezzina. Ce dernier vient d’ailleurs d’indiquer que «le départ de Mme Liégeois ne changeait rien aux projets de mariage du couple ». Dans tous les cas, dès son retour sur le sol français, Alain Schmitt bénéficiera toujours de la possibilité de faire appel de sa condamnation à cinq ans de prison ferme.
Pour Me Gérard Kremser, sa cliente «paie aujourd’hui au prix fort d’avoir suivi [Alain Schmitt] et en se soustrayant à la justice française en 2005, constamment entre le marteau et l’enclume, la loi et sa fidélité à cet homme. Sans cette fuite, elle pouvait s’en sortir sans grand dommage, car sa responsabilité est limitée ». Il espère néanmoins que la situation de sa cliente évoluera «dans le bon sens ». En effet, compte tenu de sa condamnation ­ quinze mois de prison ­ elle devrait accéder à un aménagement de sa sanction (semi-liberté…), prévu pour les peines inférieures à deux ans de prison selon les récentes dispositions introduites dans la loi à l’initiative de la garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie.

Alain MORVAN.