Au cours du week-end des 24 et 25 janvier, des tags nazis étaient peints sur la façade du bâtiment du culte des Témoins de Jéhovah à Lavelanet ainsi que dans des toilettes publiques. La voiture d’une des fidèles était également dégradée ; à l’intérieur son portefeuille avait été dérobé. Qui pouvait bien avoir commis de tels actes ? Réponse hier au tribunal de Foix avec la comparution immédiate de deux lycéens lavelanétien, deux frères, RS et JS. Le premier tout juste majeur et l’autre de deux ans son aîné. On commence à comprendre un peu mieux lorsque RS qui fut l’instigateur principal dans cette affaire indique que leur mère les avait amenés aux Témoins de Jehovah, mais que, eux, avaient quitté le groupe. Dans ces cas-là, chez les Témoins de Jehovah on doit s’écarter de ceux qui ont « trahi ». Leur mère a choisi la religion : les deux frères, laissés à eux-mêmes, ne la voyaient qu’une fois par mois quand elle apportait de la nourriture. Le père était inexistant. Alors on remonte le cours du temps : RS prend l’initiative. Il a besoin de se défouler. Pour se faire la main, il tague des WC publics en compagnie de son frère, avant de s’attaquer au bâtiment des Témoins de Jéhovah. Dans les tags figurent des slogans nazis, une étoile de David, mais aussi le triangle inversé que les déportés des Témoins de Jehovah portaient dans les camps de concentration. « Je voulais les toucher » explique RS, en parlant de ses parents. Au moment où il a tagué il n’a pas tremblé. Son frère qui garde la tête basse, bredouille : « J’ai eu une petite montée de pression sur le moment, mais je n’ai pas su réagir. J’ai approuvé sans approuver, je n’ai pas pensé aux conséquences. » Le grand frère n’a rien dit non plus pour le vol de portefeuille et des vols commis chez un ami à lui. Apparemment cela ne le choquait pas non plus que son frère ait des relations avec un groupuscule d’extrême droite. En partie civile Me Sélimain a évoqué la douleur chez les Témoins de Jehovah avec le retour de ces sinistres symboles. Il a demandé l’euro symbolique et la réparation des dégâts. Le procureur Jardin parle d’un « parcours pas ordinaire » pour ces deux jeunes, en fustigeant l’attitude de la mère « qui a fait passer ses convictions religieuses avant ». Les dégradations, pour lui c’était de la provocation : les deux frères étaient simplement séduits par des idées en opposition à celles des Témoins de Jehovah. Me Mira, avocate des deux frères, plaidera la clémence étant donné le « contexte familial ». Au final cela fait trois mois de prison avec sursis pour les deux frères qui feront aussi 140 heures de TIG et le stage de citoyenneté.

Publié le 28/02/2009 10:03 – Modifié le 28/02/2009 à 10:53 | J.M.

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