La Libre Belgique

Christian Laporte

le 19/11/2009

Le centre créé après la commission d’enquête sur les sectes a atteint son rythme de croisière. Il donne des avis mais aussi beaucoup d’informations.

Sans faire de bruit médiatique superfétatoire, le Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles a pris sa place dans la société belge.

Créé dans la foulée de la commission d’enquête parlementaire et du rapport sur les organisations qualifiées de sectaires de la fin de la décennie précédente, le CIAOSN rencontre même un succès croissant auprès du public, des institutions et de la presse. Et cela en dépit du fait que ses adversaires qu’il n’est point besoin d’identifier continuent à propager le mythe selon lequel il y aurait “une liste noire des sectes dangereuses” pour tenter de faire croire que chez nous certaines minorités philosophiques ou religieuses seraient les victimes d’une discrimination du fait même de l’existence du centre.

“Nous devons vivre avec cela tout comme avec le fait que d’autres associations qui reconnaissent l’utilité du centre lui ont parfois reproché de ne pas aller assez loin dans la critique des mouvements contestés” expliquent Henri de Cordes et Viviane Geuffens, respectivement président et présidente suppléante du CIAOSN qui ont présenté le rapport bisannuel de l’organisation, mercredi à Bruxelles.

On aura compris qu’il n’est pas toujours facile d’observer une stricte neutralité dans un domaine où il est indispensable de rassembler un maximum d’informations avant de donner un avis.

“Nous travaillons plus sur des perspectives que sur des conclusions” poursuit Henri de Cordes qui ajoute que l’information sur les organisations sectaires ne peut être à sens unique: “nous sommes aussi amenés à rencontrer des gens que l’on considère comme des pestiférés mais qui peuvent nous éclairer utilement. Lorsque nous avions réalisé une note sur les Témoins de Jéhovah, nous avons forcément rencontré certains membres pour nous éclairer sur leur vision et leur approche du monde qui nous entoure.”

Mais le CIAOSN marche sur des oeufs car il est aussi amené à donner des avis sur certains courants qui se rattachent à des cultes reconnus ou à des philosophies en voie de l’être. Dans ce contexte, le centre dispose d’un bon baromètre qui est le classement des demandes d’avis et d’informations qui lui sont adressées et qui ne cesse de croître depuis qu’il a aussi un site Internet.

Un constat: le public est très attentif aux dérives qui peuvent surgir autour du bien-être physique et mental. Suivent alors à égalité dans l’ordre les demandes à propos des dissidences protestantes (surtout les évangéliques et les pentecôtistes) et les pensées extrême-orientales et ensuite tout ce qui a trait au New Age. Mais le centre joue aussi un rôle utile par ses travaux sur les dérives sectaires qui peuvent affecter les mineurs d’âge.

Ces interpellations confortent en tout cas l’équipe du centre qui “entend poursuivre les échanges dans les limites du cadre légal d’indépendance, d’objectivité et d’impartialité”.

Renseignements: 02.504.91.68 ou info@ciaosn.be. Site : www.ciaosn.be

http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/543646/le-barometre-utile-des-sectes.html