LA CROIX – 04/01/2010

Critiqué par l’évêque du lieu après une visite de quelques jours sur le site, l’archevêque de Vienne souhaite intégrer le « phénomène de Medjugorje » dans la pastorale normale de l’Église

Dimanche 3 janvier, l’évêque de Mostar, Mgr Ratko Peric, regrettait dans un communiqué que la visite à Medjugorje du cardinal Christoph Schönborn « ajoute aux tourments déjà existants de l’Église locale de nouveaux tourments qui ne contribuent pas à sa paix indispensable et à son unité ».

En effet, entre le 28 décembre et le 1er janvier, l’archevêque de Vienne s’est rendu dans ce lieu, qui attire chaque année plus de deux millions de pèlerins depuis les prétendues apparitions qui ont commencé en 1981. Des apparitions qui n’ont été reconnues officiellement par l’Église ni au plan local, ni au niveau universel.

Dès le lundi 5 janvier, dans un communiqué, le cardinal autrichien a justifié sa visite en rappelant qu’elle était « privée » et qu’il souhaitait « voir le lieu à l’origine de beaucoup de fruits positifs » où il désirait « avant tout prier ». L’archevêque de Vienne, qui a insisté sur la « nécessité de dédramatiser le phénomène de Medjugorje », s’est dit « fasciné » par ce qu’il a vu lors de son voyage.
«Les fruits de Medjugorje sont visibles dans la vie de l’Église»

Selon lui, il y a, à Medjugorje, « quelque chose d’une école de la vie chrétienne normale ». Il plaide donc pour que le « phénomène de Medjugorje » soit étudié « à la lumière du concile Vatican II, car le ‘sensus fidei’, ce sens de la foi des baptisés, joue un rôle important dans le contexte de Medjugorje ».

Toutefois, le cardinal Schönborn a rappelé « ne pas vouloir devancer la décision de l’Église universelle », insistant sur le fait que « la question du surnaturel reste ouverte ». C’est d’ailleurs cette question non résolue qui, selon lui, explique « que les pèlerinages officiels à Medjugorje ne sont pas autorisés ». Mais l’archevêque de Vienne souligne que « les fruits de Medjugorje sont visibles en permanence dans la vie de l’Église », notamment à travers de « nombreux groupes de prière réunissant de nombreux jeunes ». Il reconnaît aussi dans Medjugorje un « lieu de la redécouverte du sacrement de réconciliation».

Le cardinal Schönborn explique enfin que « Medjugorje conjugue de nombreux aspects de la grammaire des apparitions mariales », avant d’évoquer les exemples de Lourdes et de Fatima. Et de lancer cette question : « Peut-être devrions-nous, dans l’Église, nous inspirer plus de ce concept de pastorale mariale. »
Anna LATRON

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