C’est à l’unanimité que, le 22 mai, le CNEF a adopté le premier document de sa commission théologique, pour dénoncer la théologie de la prospérité. Le texte avait été retravaillé en tenant compte des remarques issues de la consultation des unions d’Eglises membres du CNEF. Plus clair, plus approfondi et plus nuancé sur certains aspects, il a également été enrichi d’un préambule qui explicite les intentions de l’organisation faîtière des évangéliques : préciser la position du CNEF et de ses membres, aider les victimes de cette théologie en leur donnant des repères, jeter des bases au dialogue avec les Eglises «à la marge de cette théologie» et qui souhaiteraient adhérer au CNEF. Sur le fond, le CNEF rappelle avec détermination que «faire de la prospérité un but, et de la foi un moyen pour l’atteindre, c’est idolâtrer la prospérité et dénaturer la foi».

{{EXTRAITS DU DOCUMENT }}

A la demande du Comité représentatif du CNEF, une étude sur la théologie de la prospéritéa été menée par le Comité théologique du CNEF, comité composé de théologiens issus de l’ensemble des courants théologiques présents dans le CNEF. Le texte qui suit est le fruit
de ce travail. Après avoir fait l’objet d’amendements suggérés par les unions d’Eglises membres du CNEF, il a été validé à l’unanimité par les délégués des unions d’Églises et des oeuvres réunis en Assemblée plénière le 22 mai 2012.
{{
Ce texte a pour objet de :}}

-Préciser les contours d’une théologie souvent évoquée, mais rarement
étudiée de façon rigoureuse ;
-Clarifier la position du CNEF par rapport à cette théologie ;
-Aider ceux qui seraient séduits par tout ou partie de cette théologie à
prendre conscience de la faiblesse de ses fondements bibliques et partant, de ses dangers ;
-Donner à ceux qui seraient confrontés à cet enseignement les éléments
bibliques et théologiques nécessaires pour analyser droitement et répondre sûrement ;
-Dénoncer le cas échéant les pratiques de certains qui se servent de cette
théologie pour exploiter les plus faibles et pour culpabiliser des chrétiens qui, malgré une foi authentique, restent malades selon la volonté du Seigneur ;
-Entrer enfin en discussion, sur des bases claires, avec des Églises à la marge de cette théologie qui souhaiteraient devenir membres du CNEF.

Avec le mouvement de Lausanne, nous reconnaissons que
« Nous devons tous interpréter et enseigner, dans la totalité de leur contexte et avec un juste équilibre, les textes bibliques qui servent habituellement à appuyer l’évangile de la prospérité. Là où l’enseignement de la prospérité est donné dans le contexte de la pauvreté, nous devons le contrer avec une compassion authentique et
en agissant pour porter aux personnes pauvres la justice et une transformation durable. Par-dessus tout, nous devons remplacer l’avantage personnel et la cupidité par l’enseignement biblique sur le sacrifice de soi et les dons généreux qui sont les marques de la vie d’un véritable disciple du Christ1. »
(…)

{{La conception de la maladie}}

Pour les théologiens de la prospérité, la maladie est d’origine spirituelle, car elle est une conséquence directe de la rébellion d’Adam. Par celle-ci l’homme a laissé à Satan une porte ouverte pour l’affliger de divers maux. La guérison de la maladie est donc premièrement spirituelle. De plus, les maladies sont souvent la conséquence directe de péchés particuliers, individuels ou liés à la parenté du croyant (la maladie est alors une
conséquence spirituelle transgénérationnelle). Ainsi, étant entrée par le péché, son emprise est annulée par la rédemption. Recevoir le salut en Christ, c’est recevoir la guérison. Les moyens de guérison sont par conséquent eux aussi spirituels et la guérison est intimement liée à la paix que Dieu apporte aux hommes et à la part de leur foi. (…)

{{Un système à sens unique}}

Les promesses de la théologie de la prospérité sont élevées et fortes : tout chrétien possède la prospérité physique et financière au même titre que le salut. Mais on relèvera qu’elles s’inscrivent dans un système qui fonctionne à sens unique. Le système est simple : si elles ne se réalisent pas, c’est que la foi était insuffisante, ou qu’elle doit encore
persévérer. Les prophètes de la prospérité se mettent ainsi à l’abri de toute remise en cause de leurs promesses. Par contre, tout le poids de l’échec éventuel de ces promesses repose sur le croyant qui a espéré, prié, donné. Impossible, dans le système, de remettre en cause les promesses de départ. On renvoie celui qui n’a « pas reçu » à son manque de foi, dont on décèlera les moindres failles. On trouvera toujours, en face, quelques exemples de bénédictions extraordinaires reçues par d’autres. (…)

{{
CITATIONS}}

Sur l ’ action démoniaque et la maladie
« Je vais vous monter comment je comprends l’action d’un démon de cancer. Il ne peut pas pénétrer votre esprit si vous êtes chrétien, mais il peut certainement pénétrer et attaquer votre corps et votre pensée. Un démon regarde une femme et dit : ‘Wouaw ! Je crois que je vais mettre sur elle un petit cancer. Elle semble être une très bonne victime.’
Ainsi, il saute dans son corps (et non dans son esprit) et peu après la femme découvre qu’elle a un cancer du sein… Le docteur dit : ‘Nous allons opérer le cancer’. Le démon les accompagne dans la salle d’opération, et probablement s’assied là en se riant du médecin… Au moment où le médecin insère le bistouri, le démon dit : ‘Oups ! Je m’en vais. Je passe de l’autre côté. ‘ Et je l’imagine assis et en train de rire, tandis que le
médecin opère, à cause de tous les dégâts que le démon a fait d’un côté… Trois ans plus tard, la femme revient, et on découvre un cancer de l’autre côté. Pourquoi ? Parce que le démon n’a pas été chassé, et parce que vous ne pouvez pas couper un démon par la chirurgie. » (…)

source :

CNEF = Conseil National des Evangéliques de France (nouvelle structure, interlocuteur du Bureau des Cultes aux côtés de la Fédération Protestante de France, fédérant 70% des églises évangéliques)

http://www.blogdei.com/21007/le-cnef-declare-officiellement-la-guerre-a-levangile-de-la-prosperite-en-france-reactions/

par nicolas le 11 juillet 2012