Il analyse le crime d’abus sexuel sur des enfants des Témoins de Jéhovah.

Le Matinal : Quelles sont les méthodes utilisées par les Témoins de Jéhovah ?

Jean Pierre Coquand : Lors de leur activité de porte-à-porte, les Témoins de Jéhovah (TJ) ont pour objectif de s’introduire dans les familles afin d’y conduire ce qu’ils appellent “une étude biblique à domicile” sur des supports comme : “Qu’enseigne réellement la Bible” à raison d’une heure par semaine. Ce support à la caractéristique de comporter des paragraphes et des questions numérotés, le TJ pose la question et la personne qui le reçoit chez elle lit le paragraphe tout en cherchant la réponse induite par la société d’édition new-yorkaise Watch Tower qui dirige les Témoins de Jéhovah du monde entier. La personne est invitée à prendre une règle et un stylo et à souligner la réponse induite, qui n’est pas le produit de sa réflexion.

En procédant ainsi, cette réponse soulignée dans le livre s’inscrit dans le cortex cérébral d’une manière indélébile. Les personnes sont amenées à franchir des étapes à leur insu, les amenant à penser, agir et réagir en Témoins de Jéhovah. En six mois cette méthode atteint son apogée lorsque l’esprit critique est annihilé, les personnes ne pensent plus par elles-mêmes, elles sont rendues semblables aux adeptes comme clonées, donc prévi-sibles et corvéables à souhait. Privés de leur esprit critique, les adeptes obéissent aux injonctions et inductions de la multinationale new-yorkaise Watch Tower, les adeptes sont amenés à chanter des cantiques dont les paroles sont séditieuses envers l’État tel le cantique 62 intitulé : “A qui appartiens-tu ?” Il est question de deux dieux, quels sont ces deux dieux et maîtres ?

L’un est vérité, l’autre est factice, c’est-à-dire faux, un choix est imposé ; quel est ce faux dieu et maître ? César, c’est-à-dire l’autorité, l’État, ses institutions, ses lois et son Code Pénal ! Si César est selon les TJ factice, eux ne sont-ils pas factieux c’est-à-dire “qui exercent contre le pouvoir établi une opposition violente” selon la définition du dictionnaire Robert ! N’y a-t-il pas là une incitation à la désobéissance envers l’État, ses lois et ses institutions ? Les T.J. prétendent être les seuls à pratiquer l’enseignement de la Bible avec intégrité, manifestement, le principe biblique “rendre les choses de César à César et rendre les choses de Dieu à Dieu” n’est pas respecté. L’intégrité des T.J. n’est pas celle qu’ils prétendent exercer.

Comment sont traités les cas de crimes d’abus sexuels sur enfants T.J. ? Sont-ils déclarés à aux autorités gouvernementales ? Leurs auteurs sont-ils traduits devant le tribunal de La République ?

Au risque de vous choquer, non les cas d’abus sexuels sur enfants T.J. ne sont pas déclarés aux autorités et donc les Témoins de Jéhovah, auteurs de tels crimes, ne sont pas traduits devant le Tribunal de La République, mais laissés en liberté dans le but de préserver la réputation de l’organisation et non pas de préserver la pureté de l’organisation. Ces cas sont traités à l’interne par un tribunal interne appelé autrefois “comité judiciaire” et depuis peu appelé “comité de discipline religieuse”.

Avez-vous des preuves écrites de ce que vous avancez ?

Ces preuves écrites sont les directives elles-mêmes de la multinationale new-yorkaise W.T. consignées dans ce livre : “Faites paître le troupeau de Dieu”, véritable code pénal interne qui m’a été remis par un responsable T.J. bien que cet ouvrage soit ultraconfidentiel, puisque réservé exclusivement à la formation des responsables T.J. (voir la page 73 de ce livre de la Watch Tower), une réfé-rence biblique est citée, celle de Deutéronome 19:15-17 énonçant la règle de deux ou trois personnes présentes et témoins pour que l’affaire soit traitée.

Ce texte a été écrit 1473 années avant notre ère, nous sommes en 2013, ajoutons 2013 années, la rédaction remonte donc à 3486 années ! Si ce texte biblique garde toute sa valeur pour traiter le cas de vol ou d’autres cas mais pas celui d’abus sexuel sur enfant, soyons lucides : quel pédophile inviterait deux ou trois personnes témoins sur le lieu de son crime ? Seul l’enfant victime est témoin. Faute d’avoir deux ou trois témoins le crime n’est pas traité et le criminel laissé en liberté. Les anciens remettront l’affaire entre les mains de Jéhovah, l’affaire est classée, est-il écrit. Le code Pénal et le Tribunal de La République sont-ils res-pectés ou bafoués ? N’y a-t-il pas là trouble à l’ordre public ? Est-ce normal qu’une organisation réclamant le statut de religion loi 1905 ait son propre code pénal et son propre tribunal parallèles à ceux de La République ? Est-il normal qu’une telle organisation laissant des criminels en liberté ne soit pas dissoute et ses activités interdites ?

source : lematinal.com