Un autre médecin français, Claude Sabbah, dit avoir développé le concept de la “Médecine nouvelle”, pour établir celui de la « Biologie totale » et de « décodage biologique » en travaillant sur le volet interprétatif du lien entre émotion et maladie. Le Dr Hamer a pris de la distance avec Claude Sabbah et prévient sur son site que la Biologie totale « ne représente pas le matériel de recherche authentique de la Médecine Nouvelle Germanique ».

Dans son dernier rapport la Mivilude critique vivement ces approches, ainsi que de nombreuses autres « pratiques de soins non conventionnelles », et exprime sa volonté et celle du Ministère de la santé de les interdire en France. « Dans quelque temps, le plus vite possible, explique Georges Fenech, le prédisent de la Miviludes, un certain nombre de ces pratiques, les plus dangereuses, seront interdites légalement. Ceux qui s’amuseraient ensuite à proposer par exemple le décodage biologique [qui sera notre priorité], commettraient une infraction susceptible de les mettre en prison, n’ayons pas peur des mots ! »
Selon la Mivilude, ces approches « différentes » seraient au nombre de 400. Actuellement l’objet d’une étude du Groupe d’appui technique sur les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique (GATPNCVT) composé de représentants d’organismes publics impliqués dans la sécurité sanitaire. Cet organisme est chargé de recenser, identifier et évaluer les différentes pratiques alternatives et complémentaires, pour ensuite informer le public. Elle rédigera des fiches par discipline qui seront mises en ligne dans le courant de l’année 2011.

La Miviludes part en croisade médiatique contre ces approches “non conventionnelles” et publie une première liste de noms (non exhaustive), des « pratiques de soin non conventionnelles » en rapport avec le traitement du cancer, par exemple :
– Produits Johanna Budwig, Rudolf Breuss, Alain Scohy ;
– Urinothérapie ;
– Méthodes Simoncini, Jean Lefoll ;
– Traitement par plantes diverses ;
– Traitements par psychothérapie : psychobiologie, psychogénéalogie, psychobio-généalogie (également appelée mémoire cellulaire ou décodage biologique), médecine nouvelle germanique ;
– Médecine énergétique et biomagnétisme (ex. : appareil « Zapper » de Hulda Clark) ;
– Traitement à distance (énergie harmonieuse) ;
– Naturopathie.

Selon la « biologie totale” et le “décodage biologique des maladies », ces dernières sont toutes causées par du stress ou des conflits psychologiques. Donc en soignant ces causes, on pourrait programmer la guérison de tous les maux même ceux dit incurables. Claude Sabbah affirme que sur les 1700 patients gravement malades qu’il aurait traités avec sa biologie totale, il n’aurait connu que deux échecs. Des déclarations à ce jour invérifiables car ces données n’ont jamais été publiées dans une revue scientifique.
Que le stress soit associé à la plupart des maladies, cela apparaît de plus en plus admis. Que ce stress soit à l’origine de toutes les maladies est très certainement abusif dans l’état des connaissances actuelles. Et il est encore plus osé d’établir un « dictionnaire des causes psychologiques des maladies » sur la base des seules intuitions du Dr Sabbah. Et en admettant que l’on puisse retrouver un conflit psychologique dans les antécédents du sujet, pourquoi l’envoyer sur des fausses pistes, alors que les sujets sont assez grands, si on les accompagne avec bienveillance, pour retrouver un éventuel événement douloureux et la signification négative accordée à cet événement. Les psychothérapeutes qui utilisent des approches telles que la PNL peuvent témoigner qu’ils n’ont pas besoins de faire des projections sur la sources des symptômes ou jouer au “Poisson dans les rêves” (1) qui consiste à dire “Je vous avais bien dis que c’était X le fautif !”

La création du “Groupe d’appui technique sur les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique” me semble certainement une très bonne chose. Histoire de faire un tri sérieux et pertinent entre l’urinothérapie et la naturothérapie. Et je souhaite que cette commission puisse garder un esprit d’ouverture et de curiosité, pour accueillir, écouter et questionner ceux qui pratiquent ces approches “inon conventionnelles” et leurs bénéficiares, avant de décider de rejeter. C’est justement une occasion unique de faire des évaluations sérieuses. L’absence de preuves scientifique ne signifie pas que la démarche n’est pas efficace et utile. C’est également l’occasion de faire passer un certain nombre de méthodes de la catégorie “pratique de soin non conventionnelles” à celle “d’approches complémentaires” L’effet d’attente (ou placebo) montre que l’orsqu’un sujet est amoureux d’une théorie concernant l’amélioration de sa santé, il vaut mieux collaborer avec cette théorie, plutôt que de la combattre; a condition bien sûr d’en vérifier son innocuité. S’il fallait garder dans la pharmacopêe que les produits ayant démontré une différence statistiquement significative en termes d’efficacité, je crois que le Widal serait réduit à quelques dizaines de pages.

Source : http://pnl-info.typepad.com par le Dr Jean Luc Monsempès
08 juillet 2011

{{(1) La projection ou « le poisson dans les rêves »}}

Le poisson dans les rêves vient d’une émission radio dans laquelle un comédien jouait un psychanalyste qui avait une théorie selon laquelle les problèmes de chacun se retrouvaient sous forme de poisson dans les rêves. L’intervenant projette ses propres croyances sur son client coopérant et va chercher à identifier une croyance du client qui confirme ses propres croyances. «Etes vous certain que vous ne faîtes pas d’images à un niveau inconscient ? ». Pour éviter ces projections et ces interprétations, l’intervenant a besoin d’avoir déjoué ses propres limites, en ayant été confronté à de nombreux systèmes de croyances.