Dans un communiqué publié la semaine dernière sur le site du diocèse, on apprend que les sœurs dominicaines quitteraient Lourdes. Dans la foulée, un comité de soutien s’est monté pour contrer cette décision.

Tout part d’un communiqué de l’évêque, Mgr Nicolas Brouwet, publié le mardi 13 septembre sur le site du diocèse de Tarbes et Lourdes. Selon ce document, faute de trouver un accord pour élire une prieure dans leur communauté, les dominicaines de Lourdes devraient quitter leur couvent et chacune d’entre elles sera aidée à «rejoindre un monastère de dominicaines de son choix pour continuer à y vivre paisiblement sa vie religieuse».

Mgr Nicolas Brouwet annonce ainsi que «la Congrégation romaine pour les instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique a nommé, à ma demande, un commissaire apostolique» chargé d’organiser ce départ. En cause, outre l’élection avortée, «l’impossibilité de mener la vie commune sans qu’une sœur assume le gouvernement du monastère». Mgr Nicolas Brouwet assure tout de même «déplorer la fermeture de cette communauté». Une communauté établie en 1889 quand les moniales ont acquis le terrain et la propriété située avenue Jean-Prat, à quelques centaines de mètres du Sanctuaire.

Alors que cette annonce aurait «suscité l’émoi dans le diocèse», quand on appelle au couvent des dominicaines, c’est silence radio. Tout au plus, une sœur lâche : «Cette nouvelle nous a surprises». Peur de désobéir aux ordres de la hiérarchie ecclésiastique ou absence de position commune des religieuses sur cette question ? Les raisons de ce silence ne sont pas claires. Et elles renvoient la balle à un comité de soutien créé dimanche dernier.
Omerta chez les religieuses et leurs soutiens
Ce comité, encore en construction, «demande aux autorités ecclésiales que cette mesure soit purement et simplement annulée». Allant même jusqu’à dire que la décision de fermer cette communauté «a été prise unilatéralement sans aucune consultation préalable» et qu’elle «bafoue sur notre sol le droit français en vigueur».

Car, si on en croit une paroissienne participant à ce collectif, qui souhaite rester anonyme : «Mgr Brouwet parle en termes de droit canonique. Or, le bâtiment appartient aux sœurs dans le droit civil, au travers d’une association». Et de s’irriter : «Comment peut-on leur demander de quitter un lieu qui leur appartient ?». Elle poursuit : «Les sœurs sont désormais prêtes à trouver une solution pour élire une prieure, mais elles sont bloquées par la décision de l’évêque». Cependant, les accusations portées par ce comité de soutien sont peu étayées et restent floues. Contacté, son supposé initiateur ne souhaite pas le commenter et explique simplement que «nous voulons que le monastère perdure».
En attendant, la propriété du couvent et son avenir ne sont pas évoqués, ni du côté du diocèse ni de celui du comité de soutien. Une réunion est en cours de préparation entre l’évêque et le comité de soutien, qui devrait permettre d’y voir plus clair. Et de savoir si, oui ou non, la communauté des dominicaines disparaîtra.
A. G.

source :
http://www.ladepeche.fr/article/2016/09/21/2422962-le-depart-des-soeurs-dominicaines-conteste.html

Publié le 21/09/2016 à 03:51, Mis à jour le 21/09/2016 à 07:44