Les policiers l’ont découvert lors d’une perquisition chez la belle-famille d’Abdelkader, le grand frère du tueur de Toulouse. Il appartenait à « Kader », mis en examen pour « complicité d’assassinat ». A l’intérieur, une bibliothèque numérique de plusieurs milliers de textes qui constituent un guide d’endoctrinement salafiste autant qu’un manuel de l’apprenti djihadiste. Des textes de « savants » religieux, des vidéos propagandistes ou des extraits de livres.

Ce qui peut paraître un détail dans un dossier judiciaire aussi lourd, révèle en fait la boîte à outils islamiste, disponible à portée de clic. Elle matérialise le rôle majeur de la Toile dans le processus de radicalisation. Les sites visités par Abdelkader Merah ne sont pas cachés : ils apparaissent même en tête des moteurs de recherche en utilisant des mots-clés évidents – « djihad », « charia », etc. Ils sont traduits en français, et donc susceptibles de toucher un public bien plus large que la revue d’Al-Qaida sur le Web, « Inspire », rédigée en anglais. Surtout, ils glissent par petites touches de la propagande prônant un islam rigoriste vers la défense du djihad le plus dur.

La plupart des textes sont construits autour d’un même raisonnement binaire. Quel que soit le thème abordé, les arguments sont identiques, étayés par des textes religieux détournés de leur sens premier et instrumentalisés. Objectif : offrir…

source : Le Monde.fr du 31 juillet 2013