L’étau se resserre autour de Samuel Widmer, médecin-psychiatre et fondateur d’une communauté aux pratiques douteuses. L’homme est soupçonné par le ministère public de soigner ses patients à l’aide de substances illicites, telles du LSD ou de l’ecstasy. Mais il s’en défend, expliquant avoir recours à des substances légales (kétamine et éphédrine notamment), dont les effets se rapprochent des produits en question.

Mais un reportage, diffusé par la chaîne de télévision allemande ARD et mis en ligne lundi, vient balayer sa ligne de défense, révèle mercredi le «Tages-Anzeiger». Un journaliste a assisté à une séance de soins en groupe prodigués par le psychiatre et a fait analyser les «médicaments» administrés. Et les résultats du laboratoire sont sans équivoque: il s’agit de mescaline (drogue hallucinogène aux effets proches du LSD) et de MDMA, substance de base de l’ecstasy.

{{«N’en parlez à personne!»}}

Le reportage démontre par ailleurs que Samuel Widmer agissait en connaissance de cause. «Nous risquons la prison, ou en tous cas une grosse amende, pour ce que ne nous faisons ici», déclare le médecin, qui conseille alors aux participants n’en parler à personne, ni par téléphone, ni par e-mail.

Par ailleurs, les patients sont invités à signer une décharge, contentant un passage plutôt curieux: en signant le document, ils s’engagent «à ne pas mourir pendant la séance».

{{Il maintient sa version}}

Quelques jours après le tournage, Reihold Beckmann, présentateur de l’émission, a obtenu une entrevue avec Samuel Widmer. Ne sachant pas qu’un infiltré avait filmé ses pratiques, il a encore une fois prétendu n’avoir recours qu’à des produits légaux. Présente lors de l’interview, la femme du psychiatre a déclaré que «certains participants apportent parfois de la drogue avec eux.» «Nous le soupçonnons!» a toutefois précisé le médecin.

source : http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/24759655