Devanand Mannick, le gourou du Chinnamasta Maha Kali Sthan à Belle-Rive, se dit prêt à faire de la prison pour les quatre personnes qui ont perdu la vie dans son centre de méditation s’il est prouvé qu’il a donné une quelconque substance à boire aux fidèles juste avant la prière du jeudi 11 juin.

Le religieux est revenu sur ce drame lors d’un point de presse à Port-Louis, lundi. Selon lui, ses disciples s’étaient réunis pour une session de prière aux alentours de 19h15. Après des chants et des danses dédiés à la déesse Kali, ils ont été pris de vertige. “J’ai demandé à mes disciples de s’asseoir pour se reposer. Peu après, je me suis évanoui. Ce n’est que le lendemain vers 10h30 que j’ai repris connaissance. J’avais des douleurs atroces et certains se plaignaient alors que d’autres s’étaient évanouis.

J’ai moi-même marché à quatre pattes pour essayer d’aider un disciple. Ensuite, nous avons été transportés à l’hôpital”, a-t-il raconté. Et d’ajouter que ce n’est que plus tard qu’il a appris que quatre personnes sont mortes. “Zot gagn la mor devan lipied mama Kali, se enn honeur”, a-t-il précisé. Devanand Mannick a rappelé que d’après l’autopsie pratiquée sur les victimes, c’est le monoxyde de carbone provenant du générateur qui est responsable de leur décès. “Je ne leur ai donné aucune substance à boire”, a-t-il répété.

Le religieux a aussi, souligné que le Chinnamasta Maha Kali Association enseigne “la droiture, la discipline et des principes”. Il a nié être impliqué dans quelconque acte de sorcellerie. Il a précisé que des méthodes comme faire dormir ses disciples sur des tridents ou transporter du lait bouillant n’ont pas pour but de les torturer. “J’ai développé des méthodes pour aider l’homme à tendre vers l’absolu”, a-t-il souligné.

La fille de Devanand Mannick, Pushpam (27 ans), un des rescapés de ce drame, a expliqué au Matinal que le religieux est pour elle “plus un gourou qu’un père”. Bien qu’elle ait perdu sa mère dans ce lieu de méditation, elle se dit prête à y revenir pour des prières. Même si elle ne se souvient pas de tout ce qui s’est passé ce fameux jeudi 11 juin, elle a indiqué qu’une dizaine de personnes étaient sur place. “A un moment donné, j’ai eu le vertige et j’ai perdu connaissance”, a-t-elle raconté. Et de préciser avoir repris ses esprits le lendemain pour constater que “zot tout ti pe alonze”. Ce n’est qu’à l’hôpital qu’elle a appris le décès de sa mère. “Je me souviens que la salle de prière était fermée car il faisait froid”, a-t-elle dit.

source : Lematinal News Service

http://www.lematinal.com/faits-divers/9190-le-gourou-devanand-mannick-je-suis-pret-a-aller-en-prison-pour-les-quatre-morts.html