Le gouvernement iranien ordonne aux enseignants d’identifier les enfants de la minorité bahá’íe persécutée pour les convertir à l’islam, selon des documents divulgués.

Cette décision fait partie d’un plan visant à intensifier la surveillance et la répression du peuple baha’i, l’une des minorités religieuses les plus persécutées au monde.

Les autorités locales de la ville de Sari, dans la province septentrionale de Mazandaran, prévoient de «mener des contrôles stricts» sur les bahá’ís et de suivre «leurs opérations», selon une nouvelle directive donnée aux responsables.

Les enfants sont spécifiquement ciblés, les enseignants étant chargés d ‘«identifier les élèves bahá’ís» et de «les amener à l’islam».

«Des plans clairs pour changer les croyances des enfants sont une violation flagrante des droits de l’homme», a déclaré Diane Ala’i, la représentante de la communauté internationale bahá’íe auprès des Nations Unies à Genève.

La foi bahá’íe est née en Iran au XIXe siècle, mais compte aujourd’hui environ six millions d’adeptes dans le monde.

Selon l’ONU, il y a environ 350 000 bahá’ís en République islamique, ce qui en fait la plus grande minorité religieuse du pays, mais ils sont considérés comme hérétiques par le régime iranien

Des centaines d’adeptes ont été exécutés ou emprisonnés depuis la révolution iranienne de 1979, selon l’ONU.

Le document, remis à la Ligue pour la défense des droits de l’homme en Iran et à la Fédération internationale des droits de l’homme, représente une escalade de la guerre en cours de l’Iran contre les minorités religieuses.

Ils préviennent qu’il décrit un «plan détaillé» pour contrôler «rigoureusement» certains aspects de la communauté, y compris leurs «réunions publiques et privées».

La Commission sur les ethnies, les sectes et les religions de Sari aurait publié le document, qui fonctionne sous l’égide du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, un organe présidé par le président du comté.

Selon Mme Ala’i, il proviendrait «d’entités gouvernementales nationales au plus haut niveau» et «suggère que des réunions et des directives similaires concernant les bahá’ís pourraient avoir lieu dans tout l’Iran».

«Malgré les affirmations constantes du gouvernement selon lesquelles les baha’is ne sont pas persécutés pour leurs croyances, les autorités iraniennes ont une fois de plus dévoilé leurs véritables intentions.

Les responsables locaux à tous les niveaux ont reçu le document, y compris les organisations policières et militaires, les établissements d’enseignement et les organismes économiques.

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Le chef suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei – Shutterstock

 

«Cette révélation rappelle de façon frappante les exemples de l’histoire où les gouvernements ont surveillé les minorités avec des mesures draconiennes avant des actions encore plus sinistres», a expliqué Mme Ala’i.

Bien que l’Iran fasse de la discrimination à l’égard de nombreuses religions, y compris le christianisme, le sort des bahá’ís est particulièrement grave.

Au cours des 40 dernières années, des milliards de dollars de terres et de propriétés auraient été saisis sous le commandement du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.

Les bombardements incendiaires, l’emprisonnement et les interdictions d’emploi dans le secteur public sont courants, ainsi que les attaques systématiques. Les autorités iraniennes ont supprimé la foi bahá’íe en tant que religion reconnue sur les cartes d’identité nationales l’année dernière.

Récemment, les universités ont reçu l’ordre de respecter une politique interdisant aux baha’is de s’inscrire. L’interdiction découle d’un mémorandum de 1991 visant à empêcher systématiquement leur «progrès et développement» et a été signée par l’ayatollah Ali Khamenei.

En 2016, une directive émise par des responsables de Mazandaran a entraîné des fermetures massives de magasins bahá’ís dans toute la province, laissant dans son sillage une dévastation économique. Il a été approuvé par le Conseil des gardiens, l’un des organes les plus influents d’Iran.

source : https://news-24.fr/le-gouvernement-iranien-ordonne-aux-enseignants-didentifier-les-enfants-de-la-minorite-bahaie-persecutee/