20% des 14-17 ans passe jusque sept heures par jour devant leur écran. | © Jelleke Vanooteghem / Unsplash
D’après une étude américaine, les jeunes passant quotidiennement plus de sept heures par jour sur les écrans ont plus de chances de souffrir de dépression et l’anxiété.
Encore une fois, la surconsommation d’écrans par les enfants et adolescents suscite l’inquiétude. Une étude publiée dans le Preventive Medicine Reports révèle en effet que les enfants passant près de sept heures par jour devant leurs écrans auraient deux fois plus de chances de souffrir de dépression et d’anxiété que ceux qui y passent environ une heure par jour.
Fâcheuses conséquences
L’échantillon comportait plus de 40 000 enfants âgés de 2 à 17 ans. Si les plus jeunes avaient nettement moins tendance à passer jusqu’à sept heures devant leurs écrans, c’était le cas de 20% des 14-17 ans. Et les observations ces derniers sont particulièrement inquiétantes : ils rencontrent plus de difficultés à se concentrer, sont moins stables émotionnellement, ont plus de difficultés à mener une entreprise à bout et à se faire des amis que ceux qui limitent leur consommation d’écrans à une heure par jour. L’étude a également établi des liens entre le temps passé sur les écrans, l’anxiété et la dépression. À partir de moins de quatre heures passés sur les écrans, ces liens décroissaient drastiquement.
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Les adolescents étaient plus régulièrement victimes de cette consommation d’écrans que les jeunes adultes. « Au début, j’ai été surpris que les associations soient plus grandes pour les adolescents que pour les plus jeunes », a expliqué au Time Jean Twenge, premier auteur de l’étude et professeur de psychologie à la San Diego State University. « Cependant, les adolescents passent plus de temps sur leur téléphone et sur les réseaux sociaux, et nous savons via d’autres recherches que ces activités sont plus étroitement liées à une faible estime de soi que regarder la télévision et des vidéos, auquel consacrent la plupart du temps les jeunes enfants leur temps passé devant l’écran ».
Des recherches précédentes de la chercheuse ont fait le lien entre les nouveaux médias et les troubles du sommeil chez les adolescents. Elle a aussi constaté que les adolescents consacrant beaucoup de leur temps devant les écrans tendent à être moins heureux que ceux qui avaient plus d’activités sans écrans (sports, lectures, passer du temps avec des amis…). Ses conclusions ont aussi révélé que la surconsommation d’écrans résultait souvent en une augmentation de suicides et dépressions.
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Si ces révélations, applaudies par beaucoup, ont de quoi encourager à limiter à une heure par jour le temps passé devant les écrans, certains remettent ces dernières en question. « Les auteurs semblent avoir choisi des mesures de résultats très pertinentes du point de vue statistique », a dénoncé au Time Andrew Przybylski, professeur agrégé et directeur de la recherche à l’Oxford. Pour lui, s’il y a bien une corrélation, elle est plus faible que ce qu’affirme Jean Twenge. Il ajoute d’autre part qu’il est également possible que le lien soit inverse : les adolescents déprimés pourraient avoir plus tendance à passer du temps devant les écrans. Mais, dans le doute …