Être chrétien ou juif ? Être chrétien ET juif ? Pas un problème pour Tom Cantor, missionnaire du 21e siècle, qui a lancé une nouvelle opération visant à convertir au christianisme les membres de l’importante communauté juive de l’État du Maryland, dans le nord-est des États-Unis. Cet Américain, directeur d’une compagnie pharmaceutique basée en Californie du Sud, est issu d’une famille juive. Converti au christianisme, il soutient activement l’idée d’une double appartenance. Mieux, « j’aime ma communauté », déclare-t-il. Il a aussi annoncé investir 4 millions de dollars par an dans son projet à l’échelle des États-Unis et du reste du monde, dont 1 million consacré à une campagne de conversion estivale à Baltimore et dans les grandes villes de la côte est des États-Unis. Quelque 200 missionnaires parcourent également les villes de Encino, Hancock Park et Beverly Hills, à Los Angeles, dans le but de convertir les juifs qui y vivent.

Interrogé par le quotidien local, le Baltimore Sun, le président du Conseil juif de Baltimore, Arthur C. Abramson, estime que même les courants les plus libéraux du judaïsme rejette formellement l’idée d’être à la fois juif et chrétien. Originaires de Californie, dix jeunes filles de confession baptiste – une dénomination du protestantisme – se sont envolés vers Baltimore pour faire du prosélytisme en direction de l’importante communauté haredie – juive ultra-orthodoxe – de cet ancien centre naval de 2 millions d’habitants. Les jeunes femmes menant la campagne seraient vêtues fort pudiquement, tout comme le sont les haredies auxquelles elles s’adressent.

Mais d’après le pasteur baptiste Lou Rossi, qui fournit une aide matérielle à la campagne de conversion, il ne s’agit en aucun cas d’une tentative pour se faire passer pour des femmes haredies – qui doivent s’habiller ample et ne pas porter de vêtements trop voyants – et ainsi de tromper les potentiels futurs convertis. Les jeunes missionnaires abordent des juifs orthodoxes dans la rue en leur disant qu’elles souhaitent leur parler d’Israël, avant d’aborder le sujet du « christianisme juif ». « Notre but n’a jamais été de perturber la communauté juive, ou une quelconque autre communauté », explique Lou Rossi, qui admet tout de même que la présence dans un quartier majoritairement juif d’un minivan affublé du sigle de son église « Granite Baptist Chuch » avait suscité des protestations de la part des résidents.

Malgré les critiques, Tom Cantor ne désarme pas. « J’aime ma communauté, déclare-t-il, et je ne veux pas qu’un seul d’entre eux aille en Enfer », sous-entendu pour avoir refusé d’accepter Jésus comme le Messie, ce qui entre en contradiction avec les dogmes du judaïsme. Aux États-Unis, mais aussi en France et en Israël, le mouvement des « Juifs pour Jésus », – les juifs messianiques qui ont reconnu Jésus comme le Messie mentionné par les prophètes juifs dans l’Ancien Testament -, existe depuis 1973. Fondé par un ancien juif orthodoxe américain, Moishe Rosen, leur ordre a essaimé dans une dizaine de pays, tels que l’Afrique du Sud, le Brésil ou la Russie. Depuis leur création, un contre-ordre a vu le jour : les juifs pour le judaïsme.

source : La rédaction | le 23.08.2013

http://www.fait-religieux.com/le_milliardaire_qui_voulait_convertir_les_juifs_au_christianisme