Le pasteur baptiste Claude Guillot contredit ses ex-élèves
Depuis le début du procès du pasteur, accusé de sévices physiques et psychologiques, tous les anciens élèves ont témoigné avoir appris de Guillot que tout ce qui n’était pas baptiste était mauvais, ennemi. L’accusé affirme qu’il n’a pas cette vision du monde, sous-entendant qu’il n’a pas pu la transmettre. «Le monde extérieur ne connaît pas la vérité, les gens mentent, remarque-t-il. Mais est-ce qu’on les voit comme des ennemis? Pas du tout. C’est un champ de missionnaire.» Claude Guillot en est à sa troisième journée à la barre des témoins. Méthodiquement, son avocate Me Susan Corriveau repasse avec lui les déclarations faites par la vingtaine de témoins de la Couronne, au cours des derniers mois. Claude Guillot a commencé par revenir sur l’époque où il a été directeur de l’école chrétienne La Bonne Semence de Victoriaville, au milieu des années 1980. Il avait dû quitter son poste après que la mère d’un élève se soit plainte des corrections physiques. Le pasteur affirme qu’au moment de son départ, il était dans «l’incompréhension totale». «Les gens pleuraient à l’annonce de mon départ, affirme-t-il. Les jeunes étaient heureux, ils m’appréciaient.» Claude Guillot soutient qu’il ne s’est jamais senti coupable de ce qu’il a fait durant les deux années de travail à Victoriaville. Et il n’a jamais demandé pardon à quiconque pour des gestes posés à l’école, ajoute-t-il. Des élèves de Victoriaville ont témoigné avoir reçu parfois jusqu’à 5 ou 10 coups de palette de bois donnés, selon eux, avec une force excessive par le pasteur Guillot. Le principal intéressé nie et dit que dans «sa pratique», il donnait un seul coup avec la palette. Le témoignage du pasteur Guillot se poursuivra pour encore plusieurs journées. Il sera ensuite contre-interrogé par la procureure de la Couronne. source : ISABELLE MATHIEU Le Soleil |