L’avenir
21/03/2013
Alexandre debattY
NAMUR – C’est une première en Wallonie. L’IATA ouvre une première année secondaire s’inspirant librement de la pédagogie Steiner.
Ça n’existe nulle part ailleurs en Wallonie. À la rentrée prochaine, l’IATA ouvre une première année secondaire basée sur les principes de la pédagogie Steiner. Ce modèle éducatif propose une alternative à l’enseignement traditionnel en favorisant les activités artistiques et manuelles ainsi que le respect du rythme de l’enfant et de ses aptitudes profondes.
«On a trouvé un intérêt à développer chez nous cette pédagogie, débute Marylène Mathias, sous-directrice pédagogique de l’IATA. On constate que la structure actuelle du premier degré est trop rigide : certains élèves y restent bloqués alors qu’ils ont d’autres aptitudes, qu’elles soient artistiques, artisanales ou manuelles. La pédagogie Steiner allie les matières du programme obligatoire avec le travail du bois, du métal, de la pierre ou de la terre où certains élèves exprimeront plus aisément leurs compétences.»
Ou comment décloisonner les matières pour accrocher des élèves moins perméables aux méthodes classiques d’enseignement…
D’autres approches
«Dans les cours classiques, avec les maths et le français, on développe surtout l’intelligence logique et verbale, indique Marylène Mathias. La pédagogie Steiner tient compte d’autres formes d’intelligence, comme l’intelligence interpersonnelle, naturaliste, corporelle, etc.»
Cette filière alternative n’oblitère pas les exigences du programme officiel. «En fin de deuxième année, les élèves Steiner devront avoir les mêmes acquis que les autres, note Benoît Poncelet. C’est surtout le chemin qui y mène qui est différent. Par exemple, en pédagogie Steiner, on va voir une notion mathématique parce qu’on en a besoin dans le cours de dessin. On n’enseigne pas quelque chose dont l’enfant n’a pas ressenti le besoin.»
Déjà des inscriptions
L’initiative de l’IATA suscite déjà de l’intérêt. «On n’a encore fait aucune publicité et nous avons déjà 12 inscrits sur une classe qui compte 24 places, note Marylène Mathias. Neuf sur douze sont des jeunes namurois.»
Un professeur ayant l’expérience de la pédagogie Steiner sera engagé. Les profs de l’IATA qui le souhaitent pourront suivre une formation. L’ambition, après l’ouverture de cette première année, est d’étendre l’expérience aux années suivantes.
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20130321_00285622
Innovant, mais controversé
Celle-ci postule que le champ d’acquisition de la connaissance n’est pas limité par les perceptions sensorielles de l’homme. Le chemin spirituel et méditatif conduit selon Steiner à de nouveaux apprentissages qui peuvent servir de base à la compréhension du monde.
L’antroposophie propose au final une lecture assez singulière de l’univers et de l’humanité. Ses théories trouvent des applications dans divers domaines comme l’agriculture, la médecine ou l’éducation, où elles prêtent parfois le flanc à la critique.
Rien de sectaire
Par rapport à cette problématique, la position de l’IATA est claire. «Nous précisions bien que nous n’adhérons pas à la philosophie de Steiner, dit Marylène Mathias. Nous ne prenons dans sa pédagogie que ce qui nous semble intéressant et positif pour des jeunes de 2013, à l’exclusion bien sûr de tous les aspects ésotériques ou à tendance sectaire. C’est pourquoi on utilise la formule “ librement inspiré de la pédagogie Steiner ”.»
L’expérience est menée avec l’aval évidemment du pouvoir organisateur de l’école et du cabinet de la ministre de l’enseignement obligatoire Marie-Dominique Simonet, avec lequel un suivi est programmé.
A. Deb.
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20130321_00285491
par alexandre debatty