Déclaré coupable d’agressions sexuelles et physiques sur une ex-fidèle, le pasteur Paul Mukendi devra subir un autre procès concernant deux autres plaignantes.

Mukendi a tenté en vain de faire annuler ce deuxième procès, en invoquant des délais déraisonnables.

Il y a deux semaines, un juge de la Cour supérieure a rejeté sa requête de type Jordan, mais les médias ne pouvaient pas en faire état pour ne pas contaminer un éventuel jury.

Ce matin, Mukendi a cependant choisi de subir un procès devant un juge seul, de la Cour du Québec.

Le procès devant jury prévu au mois de septembre a donc été annulé et le dossier sera maintenant traité par la Cour du Québec.

Au total, le ministère public avait déposé des accusations concernant trois plaignantes, en 2017.

Le pasteur avait obtenu un procès séparé pour la première victime, puisqu’il s’agissait d’événements distincts.

Il a été déclaré coupable par un jury en juin 2019, des neuf chefs d’accusation d’agressions sexuelles, voies de fait et menaces de mort sur l’ex-fidèle qui avait 14 ans lorsque les agressions ont débuté.

En liberté malgré sa condamnation

Condamné à 8 ans de prison, le pasteur de 42 ans a pu recouvrer sa liberté en attendant que la Cour d’appel se penche sur son dossier.

En décidant de ne pas subir un deuxième procès devant un jury, pour plutôt être jugé par un juge de la Cour du Québec, Mukendi va provoquer de nouveaux délais.

Ces délais sont attribuables à la défense , a toutefois assuré son avocate, Me Dominique Bertrand.

L’avocate a expliqué que son client a choisi d’être entendu par un juge seul pour des raisons stratégiques et pratiques .

Le deuxième procès concernera deux ex-fidèles, dont l’une était mineure au moment où les infractions auraient débuté.

Le pasteur fait face à cinq accusations d’agressions sexuelles et de voies de fait, ainsi que de contacts et incitation à des contacts sexuels dans un contexte de relation de confiance.

Soirée jeunesse

Le Soleil révélait plus tôt cette semaine que le service de police de Québec a ouvert une enquête sur un possible bris de condition de Mukendi.

Le pasteur a participé à une soirée jeunesse  virtuelle à son église Parole de Vie, dimanche.

Dans ses conditions de remises en liberté, le révérend n’a pas le droit de faire un travail ou du bénévolat, qui le placerait en relation de confiance ou d’autorité vis-à-vis de personnes âgées de moins de 16 ans.

Me Bertrand assure que son client n’a jamais été en contact avec les enfants et que la soirée jeunesse  s’adressait à des personnes de 18 à 30 ans.

L’avocate a fait un parallèle avec la politique.

C’est comme les jeunes libéraux ou les jeunes du Parti québécois, a indiqué Me Bertrand, ajoutant que l’événement visait des étudiants du Cégep ou de l’université, par exemple.

source :

RADIO-CANADA

29 juillet 2020

Yannick Bergeron

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1723056/pasteur-paul-mukendi-nouveau-proces