Le Père Raniero Cantalamessa, nommé prédicateur de la maison pontificale en 1980 par Jean-Paul II et confirmé dans cette charge par Benoît XVI, est connu par les sessions et les retraites qu’il anime dans le monde entier. Il sera à Saint-Joseph de Mont-Rouge, Puimisson (34) le 16 mars prochain pour un grand rassemblement du Renouveau charismatique, à l’occasion d’une formation pour les prêtres de la région qui aura lieu à Perpignan, sur l’initiative et en collaboration avec Mgr Carré.
Le chef d’orchestre du Renouveau Charismatique mondial, le P. Cantalamessa est de retour en France. Il vient pour une formation de prêtres sur l’invitation de Mgr Carré… en responsabilité de la nouvelle évangélisation… par le Saint-Esprit ? Cela mérite une rétrospective sur ce type d’activité exercé par le Prédicateur de la Maison Pontificale.
Dans ses retraites aux prêtres et aux évêques, le P. Cantalamessa, fidèle à sa mission d’oint du Saint-Esprit, cherche à faire tomber les réticences à l’égard du Renouveau qu’il assimile au Saint-Esprit : « Je considère mon petit service au sein de l’Eglise comme une manière d’aider mes confrères du clergé, les évêques, à ne pas avoir peur du Saint-Esprit et du Renouveau. Je ne les exhorte évidemment pas à devenir membre du Renouveau charismatique mais je leur présente ce magnifique cadeau du Seigneur pour l’Eglise d’aujourd’hui. Souvent ces retraites que je prêche partout dans le monde se terminent par une messe, véritable effusion de l’Esprit, sans en avoir les signes extérieurs. »
Habilement, le P. Cantalamessa ne demande pas d’adhérer au Renouveau, mais de recevoir l’effusion de l’Esprit : mission du RCC et fondement de l’Eglise mondiale unifiée. En 1992, on trouve le P. Cantalamessa à Monterrey au Mexique. Le cinq centième anniversaire de la découverte de l’Amérique avait été l’occasion de rassembler mille sept cents prêtres et soixante-dix évêques de toute l’Amérique latine. Tous prièrent à la fin de la messe pour recevoir une nouvelle onction de l’Esprit Saint. Evêques et prêtres reçurent l’imposition des mains des laïcs présents : une véritable Pentecôte… En 1997, il prêcha une retraite sacerdotale aux Indes pour trente-cinq évêques et trois cents prêtres. De nouveau, baptême dans l’Esprit le dernier jour. En 1998, la même chose se répéta au Canada. L’invitation venait de Henri Lemay, président du Renouveau Charismatique Canadien.
En juillet 2007, une rencontre internationale de prêtres devait se dérouler à Medjugorje sur le thème : « Avec Marie, dans l’attente de l’Esprit saint ». Mais la retraite dut être annulée, faute d’avoir demandé l’autorisation nécessaire. Le prédicateur de la Maison Pontifical a dû s’incliner devant la décision de l’évêque du lieu : « L’annonce d’une retraite spirituelle pour prêtres organisée à Medjugorje et qui se tiendrait au début de juillet 2007, a été publiée depuis plusieurs mois sur Internet. Cette retraite serait prêchée par le Père Raniero Cantalamessa, OFM Cap., Prêcheur de la Maison Pontificale. Cependant, les organisateurs de cette retraite spirituelle n’ont pas informé au préalable la Chancellerie diocésaine de Mostar, conformément aux normes en vigueur. De plus, l’annonce publicitaire indique également que durant cette retraite, le sacrement de la réconciliation sera célébré avec la présence, aux côtés du Père Cantalamessa, du Père Jozo Zovko. Cependant, ce dernier est suspendu de l’exercice des facultés sacerdotales sur le territoire des diocèses de l’Herzégovine depuis 2004 (Vrhbosna, 3/2004, pp.293-298) (1). » Il faut savoir que l’organisateur de ces retraites sont des membres de la Communauté des Béatitudes ou des proches.
En 2010, c’est à Milan que le P. Cantalamessa prêcha une retraite pour des prêtres.
La France n’est pas en reste. On peut même dire que la présence du P. Cantalamessa est plus fréquente depuis quelque temps : avril 2012, retraite des prêtres du diocèse d’Aix et Arles ; novembre 2012, retraite sacerdotale pour une centaine de prêtres au Foyer de Charité de Tressaint. Comme d’habitude le P. Cantalamessa exhorta les prêtres à ne pas avoir peur du Saint-Esprit, sous entendu du baptême dans l’Esprit : « Je vous encourage à ouvrir vos cœurs, à ne pas avoir peur du Saint-Esprit, à ne pas avoir peur qu’Il puisse changer quelque chose dans votre vie. S’il change quelque chose, ce sera pour notre bonheur, ce sera pour résoudre les difficultés que nous ne réussissons pas à résoudre. Rien n’est impossible à l’Esprit Saint ! » En 2013, deux retraites sacerdotales : une à Châteauneuf-de-Galaure et une autre à Lisieux pour les diocèses d’Amiens, Beauvais et Soissons.
Et en 2014, à Perpignan, à quoi va-t-il former les prêtres ? en vue de quelle nouvelle évangélisation ? La nouvelle évangélisation de l’Eglise du Saint-Esprit ou l’évangélisation promue par le Pape François ? Toute cette activité du Père Cantalamessa auprès des pasteurs de l’Eglise a un unique but : transformer l’Eglise de l’intérieur pour en faire une Eglise trans-confessionnelle du Saint-Esprit. Faire passer l’Eglise catholique sous la coupe de l’Eglise de l’ICCRS, organe central du Renouveau Charismatique mondial, qui a son siège au Vatican. Il sort comme carte de visite lors de ses passages en France, celle de Prédicateur de la Maison Pontificale — titre en apparence pompeux qui recouvre une très modeste fonction —, mais elle cache sa réelle identité : envoyé de l’ICCRS à travers le monde. Le P. Cantalamessa joue un double jeu.
Le P. Cantalamessa étant réputé être très bon théologien, personne ne se méfie. Il ne craint pourtant pas de prendre quelques libertés à l’égard de la foi catholique pour promouvoir l’Eglise du Saint-Esprit du Renouveau Charismatique. Il a écrit par exemple dans son commentaire du Veni Creator : « Le jubilé de l’an 2000 sera une PENTECÔTE ou il ne sera RIEN ! », ce qui laisse supposer qu’il y a plusieurs Pentecôte, or l’événement de la Pentecôte, comme celui de la Pâque est unique. De plus, si la Communauté de l’Alliance (Canada) a inventé la christothérapie, le P. Cantalamessa promeut la pneumothérapie. Toujours dans le même commentaire, il écrivait : « De même que nous nous exposons au soleil ou à des eaux thermales, il y aurait lieu de nous exposer régulièrement, longuement à l’action de l’Esprit de Dieu, de nous offrir une pneumothérapie qui nous restaure en notre état originel. »
La publication du livre Le Renouveau charismatique, une Eglise dans l’Eglise, vous permettra de mieux cerner la personnalité ambiguë du capucin charmeur qui avait donné sa bénédiction à une secte qui a été jugée en Italie en 2010 : le Sentier sacré. Il avait pourtant reçu des lettres qui ne laissaient aucun doute sur la nocivité de ce qui s’y pratiquait : une incitation à la haine contre les parents(2). Cela ressemble étrangement à la rupture des liens familiaux produite dans des groupes charismatiques qui ont un label catholique. Nombre de familles en ont fait les frais.
1. http://www.cafarus.ch/cantalamessa.fra.html
2. http://www.liberation.fr/monde/2010/05/29/apostoliquement-incorrect_655152

source : GOLIAS NEWS par Christian TERRASSE

http://golias-news.fr/article5996.html