Il refusait de livrer des pubs sexy. L’histoire de ce jeune père de famille lausannois avait crée un gros buzz, au début du mois d’avril. Viré de la Poste après avoir refusé de livrer des pubs d’Erotik-Markt ou du mouvement raëlien, qu’il jugeait contraires à ses valeurs religieuses, Emmanuel se retrouvait au chômage, avec une femme et un bébé à charge.

Depuis, le fidèle évangélique ne regrette toujours pas sa décision : «De la Poste, seul le salaire me manque.» Car les temps sont durs pour ce travailleur honnête, mais farouchement ultra-conservateur: «Il a fallu s’habituer à un plus petit budget, surtout qu’il y a une personne en plus à nourrir dans la famille. Mais si j’avais accepté de livrer ces publicités, j’aurais dû livrer des choses encore plus immorales par la suite.» Le Lausannois se réjouit de l’aide financière envoyées par de généreux donateurs, souvent inconnus, depuis son licenciement. Et de préciser que plusieurs magazines chrétiens se sont aussi répandus sur son cas dans leurs colonnes.

«J’admire le courage de ce monsieur, commente le secrétaire général adjoint du Réseau Evangélique Suisse, Michael Mutzner. A une époque où l’idée de sacrifice se perd, il est à contre-courant en acceptant de payer le prix de ses convictions.» Il s’étonne de ce qu’aucun employeur paratgeant les convictions de l’ex-postier ne l’ait contacté.

A l’heure actuelle, Emmanuel attend une décision du Tribunal Administratif de Berne, qui doit s’exprimer sur l’acceptabilité de son licenciement. Après s’être intéressé à une carrière d’aumônier militaire, il cherche actuellement une place de logisticien pour utiliser ses compétences acquises chez le géant jaune.
Raphaël Pomey

Lausanne 25 octobre 2010

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