Il n’y a jamais eu autant de détenus islamistes dans les prisons de Grande-Bretagne. Depuis 2001, les lois antiterroristes ont été renforcées, et l’apparition de l’organisation Etat islamique, avec un millier de Britanniques partis en Syrie, a encore augmenté le nombre de personnes radicalisées derrière les barreaux. Ces détenus ont tendance à radicaliser les autres prisonniers, provoquant un effet de boule de neige dangereux.

Les Britanniques ont donc décidé de séparer désormais les détenus les plus radicaux dans des unités spécialisées. En principe, cela devrait permettre de limiter le prosélytisme. Les prisons vont aussi interdire certains livres radicaux populaires parmi les prédicateurs. Le gouvernement a également indiqué avoir créé un nouveau service, la direction pour la sécurité, l’ordre et contre le terrorisme, qui sera en charge de la mise en place de ce plan.

La ministre de la Justice a déclaré que l’extrémisme en prison était une menace grandissante qui devait être traitée comme une urgence. « Les extrémistes ne peuvent pas être autorisés à s’attaquer aux plus vulnérables », a ajouté Elizabeth Truss.

{{Former les gardiens}}

Huit nouvelles mesures vont être mises en place, dont un plus grand contrôle des aumôniers et de l’exercice du culte. Il s’agit aussi de mieux former les gardiens de prison, pour qu’ils comprennent la différence entre les pratiques religieuses normales et culturelles, et les dérives les plus extrémistes. Actuellement, ceux-ci n’osent souvent pas intervenir lors de la prière du vendredi, même face à des prêches trop radicaux.

Néanmoins, regrouper les extrémistes présente un autre risque, celui qu’ils se connaissent mieux entre eux et qu’ils puissent ainsi s’organiser.

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Par RFI Publié le 22-08-2016 Modifié le 22-08-2016 à 21:23
Avec son correspondant à Londres, Eric Albert