INFO CAPITAL. Le mouvement religieux, décrit comme sectaire dans un rapport parlementaire, a obtenu la suspension de l’arrêté municipal qui lui refusait les travaux d’aménagement de son futur siège.

Le Conseil d’Etat repêche la scientologie sur le fil. L’organisation controversée, propriétaire d’un immeuble acquis à Saint-Denis pour 33 millions d’euros en 2017, vient de remporter une bataille importante face à la municipalité dionysienne. La société civile immobilière Building Investments Group, qui possède le bâtiment, souhaitait obtenir une autorisation de travaux pour transformer les lieux en un établissement capable d’accueillir du public.

Le site, situé à deux pas du stade de France, devait ensuite être mis à disposition de l’association “Eglise de Scientology Celebrity Centre du Grand Paris”. L’organisation prévoyait notamment d’y installer une salle de projection, un hall d’exposition et un auditorium, comme le révélait Le Parisien, en janvier 2019. C’était sans compter sur l’hostilité de certains élus locaux, municipalité de Saint-Denis en tête. “Il faut […] que l’Etat se donne les moyens de lutter efficacement contre des organisations dont les pratiques scandaleuses sont pourtant connues de tous”, expliquait un communiqué publié en janvier 2019 sur le site Internet de la ville.

L’Eglise de scientologie obtient gain de cause

Après avoir refusé une première demande de travaux en janvier 2019, Laurent Russier, le maire de Saint-Denis, a pris un arrêté en septembre 2019 pour refuser l’aménagement de l’immeuble et bloquer ainsi l’installation de l’association controversée dans sa commune. L’affaire s’était alors déplacée sur le terrain judiciaire lorsque les représentants de l’Eglise de scientologie avaient saisi le juge des référés pour obtenir l’annulation de la décision municipale. Après avoir perdu en première instance en décembre 2019, l’organisation religieuse s’était pourvue en cassation.

Bien lui en a pris, car dans une décision rendue le 23 mars 2020, le Conseil d’Etat, même s’il ne juge pas sur le fond, a donné gain de cause à l’association spirituelle. Non seulement la décision du juge de première instance est annulée, mais l’Etat, au nom de la municipalité, est condamné au paiement d’une somme de 1.500 euros pour couvrir les frais de justice de la société Building Investments Group. L’affaire a été renvoyée devant le tribunal administratif de Montreuil et la bataille judiciaire reprendra prochainement.

Classée parmi les sectes dans une commission d’enquête de l’Assemblée nationale remontant à 1995, l’Eglise de scientologie de Paris est la branche française d’un mouvement fondé aux Etats-Unis en 1954. L’organisation revendique 12 millions de membres dans le monde et 45.000 en France. En 2013, les principales structures françaises du mouvement ont été condamnées à des amendes pour escroquerie en bande organisée.

source : INFO.CAPITAL

Manuel Alaver Publié le 18/06/2020 à 18h07 Mis à jour le 18/06/2020 à 18h12

 

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