Comment les adolescents se sentent-ils ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre l’Unicef, avec entre autres Catherine Dolto et Serge Paugam, à travers une étude menée sur 11 232 enfants et jeunes de 6 à 18 ans, un peu partout en Ile-de-France, de mars à mai 2014. Cette “consultation”, basée sur une série de 150 questions, dresse un portrait alarmant d’une jeunesse désabusée.

La souffrance psychologique des enfants serait très grande et accentuée par le contexte de crise qui touche de plus en plus de foyers. Les idées suicidaires sont en effet accentuées par les environnements précaires, ainsi que par le harcèlement à l’école et sur les réseaux sociaux.

La souffrance psychologique augmente de 43 % après 15 ans

Le rapport révèle que la question du suicide est prégnante chez les adolescents. 28 % des 12-18 ans y pensent, et 11 % d’entre eux ont déjà fait une tentative. Cette hausse s’accompagne aussi d’une augmentation des addictions à la drogue et à l’alcool, chez des sujets de plus en plus jeunes : plus de 41 % des plus de 15 ans disent consommer de l’alcool et avoir déjà été en état d’ivresse. Et près de 32 % affirment consommer de la drogue ou fumer du cannabis.

Par ailleurs, l’étude établit une nouvelle fois le lien entre privation et difficultés d’intégration sociale. “Ce que nous disent les enfants et les adolescents à travers la consultation confirme que vivre en situation de privation constitue pour eux un facteur de risque de vivre en même temps des expériences de difficultés d’intégration, dans toutes ses dimensions (famille, école, quartier, collectivité)”, explique le rapport.

De la nécessité de réagir

“Il est très important pour nous que cette consultation soit prise en compte par les institutions”, affirme Michèle Barzach, présidente d’Unicef France. “Il faut que tout le monde réagisse à son échelle, mais surtout qu’une nouvelle politique d’éducation soit mise en place.”

Laurence Rossignol, secrétaire d’État à la Famille, a affirmé faire de l’enfance une de ses priorités. “Nous avons créé un Haut Conseil de l’enfance, au plus près des ministères, qui regroupera tous les acteurs sociaux liés à l’enfance afin qu’ils discutent directement avec l’État”, a-t-elle ajoutsource : Le Point –
Publié le 24/09/2014 à 11:21
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par Marie Salah